Sensibilisation à l’épargne : un facteur clé dans la construction du patrimoine
L’étude révèle que la sensibilisation à l’épargne dès le plus jeune âge est un facteur déterminant dans l’adhésion aux produits financiers à l’âge adulte. Un élément intéressant est la relation entre la transmission des valeurs financières au sein de la famille et les choix d’épargne. Ainsi, parmi les Français sans patrimoine financier, 56 % affirment que leurs parents n’en possédaient pas non plus. Cette absence de patrimoine familial se perpétue notamment parmi les personnes issues de milieux modestes.
L’origine sociale a un impact significatif : plus de 6 Français sur 10 déclarent avoir été sensibilisés à l’importance de l’épargne par leurs parents, et ce chiffre grimpe à plus de 75 % pour ceux issus de milieux aisés. L’éducation financière en milieu familial semble favoriser un intérêt plus marqué pour les produits d’épargne, avec 67 % des individus ayant été sensibilisés à ce sujet dans leur jeunesse aujourd’hui intéressés par l’épargne, contre seulement 43 % pour ceux qui n’ont pas été informés.
S’informer sur l’épargne : sources et tendances
L’intérêt croissant des Français pour les placements financiers est manifeste, avec 56 % d’entre eux qui expriment un intérêt pour l’épargne, un chiffre en nette hausse par rapport à il y a cinq ans. Les profils les plus intéressés sont principalement les hommes, les détenteurs de patrimoines importants (50 000 euros et plus), ainsi que les cadres supérieurs.
Les jeunes, en particulier ceux de moins de 35 ans, adoptent une approche plus diversifiée pour s’informer sur l’épargne. En plus des sources classiques comme les banques et les proches, ces derniers sont également plus enclins à recourir à des forums en ligne, à l’intelligence artificielle, voire à des influenceurs pour obtenir des conseils financiers.
Actions et cryptomonnaies : perception et risques
Les actions cotées en bourse et les cryptomonnaies suscitent un intérêt particulier, plus précisément chez les jeunes générations. Près de 30 % des Français se disent bien informés sur les actions cotées, tandis que 20 % le sont sur les cryptomonnaies. Toutefois, ces produits financiers, et surtout les cryptomonnaies, souffrent d’une image négative. Bien qu’une partie des jeunes considère les cryptomonnaies comme l’avenir de la finance mondiale, la majorité les perçoit comme un risque pour les investisseurs.
Les fonds ISR : un label encore mal connu
Le label d’Investissement Socialement Responsable (ISR), créé en 2016, reste relativement méconnu, avec seulement 35 % des Français qui en connaissent l’existence. Cependant, ce chiffre varie fortement en fonction du profil socio-économique : les cadres et les personnes ayant un patrimoine supérieur à 50 000 euros sont bien plus familiers avec ce label.
Malgré des rendements équivalents à ceux des fonds classiques, la majorité des Français préfèrent ces derniers, illustrant une certaine méfiance envers l’ISR. Cette méfiance est principalement alimentée par des interrogations sur les motivations des banques à proposer ce type de produit et par des doutes concernant l’impact réel de ces investissements responsables.
L’épargne retraite et le PER : un produit en évolution
Le Livret A demeure le produit d’épargne préféré des Français pour la préparation à la retraite, devançant encore le Plan d’Épargne Retraite (PER) et l’assurance-vie. La notoriété du PER a connu une croissance rapide, mais semble aujourd’hui atteindre un plateau. Environ 68 % des répondants affirment connaître ce produit, et une proportion importante de cadres (78 %) et de jeunes de moins de 35 ans (68 %) en ont entendu parler.
L’image du PER reste globalement positive, bien qu’il soit jugé insuffisamment flexible par certains. Près d’un quart des Français ont déjà été invités à souscrire à un PER, et parmi ceux qui ont été approchés, 64 % estiment que les arguments qui leur ont été présentés étaient convaincants. Les principaux avantages perçus du PER résident dans la possibilité de récupérer son épargne avant la retraite et dans la transmission de l’épargne aux héritiers en cas de décès.
Enfin, concernant la sortie du PER à la retraite, une préférence nette pour une sortie mixte (capital et rente) est exprimée par 43 % des Français, cette tendance ayant augmenté de 2 points par rapport à l’année précédente.
Une évolution progressive des comportements d’épargne et d’investissement
L’enquête révèle une dynamique progressive mais inégale dans la manière dont les Français abordent l’épargne et les investissements financiers. L’éducation financière reste un levier clé, et l’origine sociale continue d’influencer profondément les comportements d’épargne. Tandis que certains produits comme le PER et les fonds ISR connaissent un intérêt croissant, des obstacles tels que la méfiance et le manque d’information persistent. Les prochaines années seront sans doute marquées par un besoin croissant d’éducation et de transparence pour accompagner les Français dans leurs choix financiers, tout en favorisant une approche plus responsable et durable de l’épargne.
Pour consulter l’enquête dans son intégralité :
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Notes :
[1] 1 000 personnes de 18 ans et plus représentatives de la population française ont été interrogées en ligne du 3 au 7 janvier 2025.
Christian-Olivier Kajabika
Rédaction des Experts du Patrimoine (Village des Notaires)