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Portrait-robot des plus fortunés en France : des revenus et des patrimoines hors du commun

Portrait-robot des plus fortunés en France : des revenus et des patrimoines hors du commun

Une étude relative aux revenus et aux patrimoines des individus les plus riches vient d’être rendue publique par la Direction générale des Finances publiques (DGFiP).

Les revenus et patrimoines des plus riches font souvent l’objet d’études de la part d’institutions publiques ou privées. Leurs résultats suscitent régulièrement des débats passionnés lors des discussions budgétaires.

Entreprenons une brève incursion dans l’intimité de ces Français pas comme les autres.

Qui sont les plus riches en France ?

Dans le cadre de son étude, la DGFiP a retenu comme unité de mesure le foyer fiscal. Les données n’ont donc pas été individualisées et ont été compilées à partir des déclarations fiscales des contribuables (impôt sur le revenu, impôt sur la fortune immobilière (IFI) et taxes foncières) de l’année 2022.

Les foyers fiscaux à très hauts revenus, les « THR »

Cette catégorie de contribuables représente une part infinitésimale des foyers fiscaux français, puisqu’elle regroupe les 0,1 % des foyers les plus aisés au titre de l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP).

En 2022, 40 700 foyers fiscaux ont été qualifiés de « THR ». Pour appartenir à ces « happy few », le revenu annuel déclaré dépassait cette année 463 000 euros. Cette catégorie concentre les revenus, puisqu’en 2022 les THR ont déclaré à eux-seuls 3 % de l’ensemble des revenus des foyers fiscaux français et 13 % de l’ensemble des recettes d’impôt sur le revenu.

Le revenu moyen déclaré par un foyer fiscal « THR » atteignait 1,03 million d’euros en 2022, contre 32 000 euros pour un foyer fiscal moyen. Autre caractéristique notable, l’évolution divergente et les écarts croissants au fil des ans. Ainsi, les foyers fiscaux « THR » ont vu leur revenu imposable augmenter de 119 % entre 2003 et 2022 (de 460 000 euros à 1,03 million d’euros), contre une hausse de seulement 46 % pour les foyers fiscaux français.

Une part non négligeable des revenus des « THR » (20 %) était constituée par des revenus de source étrangère, les trois quarts d’entre eux étant des salaires. Rappelons que pour éviter la double imposition, les conventions fiscales passées entre la France et les pays concernés prévoient que les revenus soient taxés dans le pays d’origine et exonérés en France.

Les foyers fiscaux à très hauts patrimoines, les « THP »

Comme pour les « THR », la catégorie des « THP » regroupe les 0,1 % des foyers les plus aisés au titre de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), soit 40 700 foyers les mieux dotés en patrimoine immobilier.

La fiscalité du patrimoine a significativement évolué depuis la réforme de 2017 qui a transformé l’ancien ISF (impôt de solidarité sur la fortune) en IFI (impôt sur la fortune immobilière). Ainsi, l’analyse de l’évolution des patrimoines sur une longue période est plus complexe, puisqu’il y eu a une rupture statistique en 2016.

En 2022, le seuil d’entrée dans la catégorie des « THP » était acquis dès lors qu’un foyer fiscal détenait un patrimoine immobilier d’une valeur de 2,7 millions d’euros. Le montant moyen de patrimoine immobilier détenu par un « THP » atteignait cette année 4,6 millions d’euros (à comparer avec 3,9 millions en 2017, soit une hausse de 18 % sur la période). Les « THP » possédaient un patrimoine immobilier d’une valeur de 187 milliards d’euros, soit 2 % de la totalité de la valeur du patrimoine immobilier national. Les impôts afférents (IFI et taxe foncière) payés par les « THP » se sont élevés cette année à 1,5 milliard d’euros, soit 5 % de la totalité des impôts immobiliers des foyers fiscaux français.

En croisant les deux critères, la DGFiP a calculé qu’environ 9 % de ces foyers étaient à la fois « THP » et « THR ». En 2022, ces 6 900 contribuables privilégiés ont déclaré en moyenne 1,9 million d’euros de revenus annuels et possédaient un patrimoine immobilier d’une valeur de 6 millions d’euros.

Autres caractéristiques de ces foyers très aisés

Des sources de revenus très diversifiées

L’une des particularités de ces foyers fiscaux est la grande diversité de leurs revenus :

  • 43 % sont constitués par les revenus de capitaux mobiliers (dividendes) ;
  • 33 % par les traitements/salaires/pensions de retraite ;
  • 8 % par les bénéfices non-commerciaux (BNC) ;
  • 8% par les revenus fonciers.

Pour un foyer fiscal classique, la DGFiP rappelle que près de 90 % des revenus proviennent des traitements, des salaires et des pensions.

Concentration géographique en Île-de-France

Les foyers aisés résident majoritairement en Île-de-France : 48 % d’entre eux résident dans cette région, contre 18 % pour la population générale.

Des contribuables plus âgés et plus souvent mariés que la moyenne

Les foyers aisés plus âgés que la moyenne des ménages : 53 % d’entre eux ont plus de 60 ans, contre 34 % pour les autres foyers fiscaux.

À noter que dans la catégorie « THP », l’âge moyen dépasse 60 ans dans 76 % des cas.

75 % des foyers aisés sont mariés ou pacsés, contre 37 % dans la population générale.

Ces Français aisés sont naturellement les clients privilégiés de l’industrie financière, à savoir les Family office, gestionnaires de fortune, banques privées et conseillers en gestion de patrimoine.

Pour aller plus loin : Revenus et patrimoines des foyers les plus aisés en France - DGFiP - janvier 2025.

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