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Les organisations de défense animale abordent un été aussi chaud que leur actualité

Les organisations de défense animale abordent un été aussi chaud que leur actualité

Avec 2,17% des suffrages recueillis en mai, le Parti animaliste a créé la surprise de l’élection européenne. Malgré une campagne discrète et une présence plutôt rare dans les médias, la liste apolitique emmenée par l’avocate Hélène Thouy a réalisé un score remarqué, témoignant de l’attachement d’une frange importante de la population à la cause. Par sa générosité, une bonne part d’entre elle exprime d’ailleurs son intérêt soutenu pour les fondations et les associations qui se mobilisent sans cesse pour mieux protéger l’animal.

La nouvelle campagne du WWF va voguer tout l’été sur les ondes de Radio France. Le message d’appel aux legs est court, mais il est efficace. Par la voix d’Isabelle Autissier qui préside l’Ong, des mots justes alertent sur l’état critique de la planète, suscitant toutefois l’espoir d’un monde meilleur. « Il est encore temps de redresser la barre, affirme la navigatrice, et nous sommes la génération capable d’accomplir cela. »

Car l’heure est à l’urgence. Daté de novembre 2018, le dernier « Rapport Planète Vivante » du WWF [1] dresse en effet le constat accablant d’un monde « qui court à sa perte », estimant à 60% la baisse effrénée des populations d’animaux sauvages en à peine plus de 40 ans. Si les Caraïbes et l’Amérique du Sud sont les plus touchées (-89%), la zone Europe, Afrique du Nord et Moyen-Orient accuse une chute de 31% sur la même période.

En cause, l’urbanisation à outrance, l’agriculture intensive et les extractions minières qui entraînent les déforestations, 
l’appauvrissement des sols et détruisent l’habitat animal. Le dérèglement climatique, la pollution, la surpêche, les épizooties et le braconnage aggravent encore une situation déjà préoccupante. Selon les scientifiques de l’IPBES [2], seul un quart des terres de la planète reste à ce jour indemne de traces humaines. Or, la part pourrait se réduire à 10% d’ici 2050.

Pour inverser la tendance à l’échelle mondiale, le WWF déploie ses réseaux actifs dans plus d’une centaine de pays où il compte six millions de membres. En France, 93 salariés, 4 000 bénévoles et un million de sympathisants (dont 183 000 donateurs actifs en 2017-2018) viennent à la rescousse pour défendre les milieux naturels et les espèces, promouvoir le développement durable, former les décideurs, accompagner l’entreprise dans la réduction de son empreinte écologique et sensibiliser les plus jeunes [3]

« Nous dépendons en majorité de nos donateurs et de nos testateurs dont la générosité est primordiale pour financer nos actions de conservation de la nature et mener à bien nos missions » souligne Camille Perrier, en charge des libéralités et des relations testateurs au sein de l’Ong qui, l’an passé, a recueilli près de 14 M€ de dons, dont 2 M€ de legs.

Le WWF France prend encore une part active à la préparation de la COP 15 de la Convention sur la diversité écologique qui se tiendra en novembre 2020 à Kunming (Yunnan, sud de la Chine). Les enjeux de cette rencontre sont d’autant plus cruciaux que l’Homme et la Nature devront s’entendre à tout prix sur un accord mondial qui scellera les profondes mutations nécessaires à la sauvegarde et l’équilibre des écosystèmes. 

Droits fondamentaux

À la veille des départs en vacances, la nouvelle campagne nationale de la Fondation 30 Millions d’amis livre les images brutes d’une vidéo où des anonymes se séparent de leurs chats, chiens, lapins ou hamsters... En fond sonore, « We are the Champions » du groupe Queen rappelle que la France détient toujours le triste record d’Europe des 100 000 abandons par an, dont 60 000 en été. « Ça suffit ! » s’indigne avec force la présidente Reha Hutin, résumant clairement le fond d’un message qui sera désormais diffusé sans relâche. 

Auparavant, la Fondation a lancé en avril la deuxième édition enrichie et réactualisée du Code de l’Animal, auquel ont collaboré des spécialistes du droit dirigés par les universitaires Jean-Pierre Marguénaud (Limoges) et Jacques Leroy (Orléans). Avec un sommaire plus détaillé, la nouvelle version se dote d’un index alphabétique plus exhaustif et elle s’épaissit de 222 pages. Conçu pour un usage pratique, l’ouvrage de référence rassemble quelques milliers de dispositions françaises et européennes en complément de 250 jurisprudences essentielles. 

Les auteurs ont également effectué les mises à jour nécessaires après l’adoption de la loi Agriculture et Alimentation (dite « Egalim », automne 2018), l’entrée en vigueur de textes relatifs aux nouveaux animaux de compagnie (NAC), l’évolution de la réglementation européenne ou la révision de la Déclaration universelle des droits de l’animal. Pour Reha Hutin, « la promotion du droit animalier, par la transmission du savoir juridique, est plus que jamais un enjeu majeur dans une société moderne ».

Délégué général, Jean-François Legueulle va lui aussi dans le même sens. « Après le succès de la première version inédite, précise-t-il, nous avons souhaité que l’élan se prolonge et que tous les praticiens du droit animal aient le réflexe de s’y référer pour aller à l’essentiel et gagner en efficacité. » Le Code de l’Animal 2019 (1 250 pages) est proposé à 50 euros dans la boutique en ligne de l’éditeur.

Déterminée à faire évoluer le statut légal de l’animal, la Fondation reste par ailleurs mobilisée pour la reconnaissance officielle de sa « personnalité juridique », ouvrant à des « droits fondamentaux », garants d’une protection pérenne. L’animal deviendra dès lors « un véritable sujet de droit », protégé pour lui-même, « dans son intérêt propre et non plus à l’aune des intérêts humains », selon la Fondation dont la pétition en ligne a déjà sensibilisé 65 000 signataires sur le sujet.

Mobilisation urgente

Des aboiements, des gémissements et des pleurs s’élèvent sur un fond sinistre d’écran noir : le message de la SPA est sobre mais il va frapper fort cet été pour que se taisent enfin les « souffrances de l’abandon ». Président bénévole de l’association, Jacques-Charles Fombonne en appelle même à « une mobilisation urgente » jugée « nécessaire » pour endiguer un « fléau » encore accru depuis le début de l’année. Comparés à 2018, les chiffres révèlent maintenant une hausse inédite de 28% des abandons dans les 62 refuges et Maisons SPA dont l’association dispose en France. 

En plus des soins prodigués en refuges et dispensaires (102 585 en 2018), la SPA intervient sur le terrain où elle délègue ses enquêteurs et inspecteurs de la Protection animale, chargés de détecter les infractions et les cas de maltraitance. La Cellule Anti-Trafic (CAT) agit de son côté pour démanteler le commerce illégal des animaux domestiques à destination ou en provenance d’Europe centrale et d’Europe de l’Est. Les investigations opérées en 2018 (10 614 chez les particuliers et aux environs de 400 chez les professionnels) ont abouti à 342 dépôts de plainte et 633 procédures devant les tribunaux (+58% en cinq ans).

Au printemps dernier, l’association a en outre repris son offensive contre la tauromachie pour abolir « une tradition qui repose sur des pratiques barbares et la souffrance animale ». Un courrier transmis aux parlementaires demande la « réécriture de la loi » tandis qu’une pétition, initiée au même moment, alerte à la fois l’opinion et les pouvoirs publics sur « les violences (…) commises sur les animaux ». La SPA relaie depuis son appel sur un nouveau site [4] où le nombre des signatures est en passe à ce jour de franchir le seuil convoité des 100 000. Dès la page d’accueil, une courte vidéo malmène les consciences pour convaincre de la nécessité à poursuivre « le combat » 
afin que « les arènes ne se transforment plus en scènes de crimes ».

En 2018, la SPA a réuni 17,4 M€ de dons et 33,1 M€ de legs dont le volume est en nette augmentation (15,6 M€ et 31,5 M€ en 2017). « Les raisons sont celles du cœur et de la notoriété » résume Vincent Lazzarin, responsable des relations testateurs, pour expliquer une croissance de ressources qui « proviennent essentiellement des particuliers ». « La plupart des Français ont eu une histoire personnelle avec un animal et sont enclins à donner » souligne-t-il, ajoutant que la SPA reflète à présent « une image plus dynamique » après « s’être modernisée sans se renier »

Très récemment, l’association a obtenu le renouvellement pour trois ans du label « Don en Confiance » qu’elle détient depuis 2016. Réattribué à l’issue d’un contrôle continu de conformité par des experts indépendants, le gage de fiabilité atteste de la gestion rigoureuse et de l’usage transparent des legs et des dons qui sont effectués en faveur de la SPA. 

462 000 adhérents

Basée à Lyon, la Confédération nationale Défense de l’animal regroupe un vaste réseau de 269 associations locales indépendantes, implantées dans 95 départements de métropole et d’outre-mer. Fondée en 1928 et reconnue d’utilité publique, elle a pour rôle de soutenir les structures qu’elle fédère et de valoriser leurs actions (secours, hébergement, protection) en contribuant à leur reconnaissance par les services de l’État.

Outre un accompagnement technique et humain, l’organisme propose une assistance administrative et il vient en aide par des conseils juridiques lors de procédures pour mauvais traitements ou actes de cruauté. Porte-parole auprès des ministères, il participe encore aux commissions d’études qui élaborent les futures lois favorables à l’amélioration de la protection animale.

Dans leur ensemble, les associations membres revendiquent 462 000 adhérents et elles s’appuient sur un effectif complémentaire de 3 000 bénévoles et 1 200 salariés. Sur le territoire, les refuges disposent de plus de 30 000 places qui, en 2018, ont accueilli 80% des animaux en détresse. Près de 180 000 ont été secourus et la plupart a été proposée à l’adoption.

« Globalement, le montant des dons et des legs que nos associations ont collecté l’an passé est supérieur à 50 M€ » estime Hervé Belardi, le délégué général de la Confédération qui chiffre « à plus de 100 M€ » le budget total nécessaire au fonctionnement de ces structures. « Pour notre part, ajoute-t-il, nous avons réuni 9,5 M€ qui leur ont été entièrement reversés après déduction de frais. »

À l’automne dernier, l’organisation s’est associée à l’Ong CIWF [5] pour relayer en France une initiative citoyenne européenne (ICE) visant à abolir l’élevage en cage. Un million de signatures valides, recueillies en un an dans au moins sept états communautaires, seront toutefois nécessaires avant que l’UE n’adopte une position officielle sur la question. Actuellement, le nombre d’animaux élevés en batterie en Europe est évalué à plus de 300 M. 

Aucun refus

En octobre 2018, la Confédération a tenu son congrès annuel à Arthaz (Haute-Savoie) où l’association Animaux Secours a vu le jour il y a 55 ans, à l’initiative de Janine Vogler, son actuelle présidente. Aujourd’hui, le Refuge de l’Espoir étend de vastes structures sur un espace d’un hectare où sont accueillis les animaux domestiques, de ferme, de cirque ou des espèces plus exotiques. « Ici, on n’en refuse aucun » insiste Alain Torrano, directeur d’un lieu où nul ne s’étonne que les coqs et les chèvres voisinent avec des lamas et des dromadaires. 

Au cœur de la nature, le refuge est ouvert à longueur d’année, week-ends et jours fériés compris, tandis que ses douze salariés, ses stagiaires et ses bénévoles restent mobilisés pour l’accueil des animaux abandonnés ou menacés qui lui viennent des communes alentour ou d’ailleurs. En 2018, l’association a ainsi pris en charge 2 000 poules maltraitées avant de sauver une vingtaine de chiots sortis d’un laboratoire. Sur la même période, elle a hébergé plus de 3 000 pensionnaires, dont 1 200 ont été adoptés.

Reconnue d’utilité publique en 1992, Animaux Secours (10 000 adhérents) fait appel depuis à la générosité pour atteindre l’équilibre d’un budget de fonctionnement chiffré à 700 000 €. Mais d’après son directeur, « les dons et nos recettes ne suffisent pas » aux besoins d’une structure qui doit notamment en débourser 200 000 chaque année pour couvrir ses frais vétérinaires. « Les legs sont la variable d’ajustement » explique Alain Torrano, indiquant que l’an passé, l’association a perçu 300 000 € en biens immobiliers et en assurances-vie.

Espèces menacées

En 2017, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a mis à jour sa liste rouge des espèces en danger en France [6], faisant apparaître que « 33% des espèces terrestres et 32% des espèces maritimes » sont aujourd’hui « menacées ou quasi menacées », contre 23% et 25% en 2009. Le document de 16 pages mentionne par ailleurs que « 17 espèces de mammifères sont menacés » sur les 125 répertoriées sur l’ensemble du territoire.

À l’origine de conflits d’usage et cibles de braconnages, les grands prédateurs (loups, ours et lynx pourtant protégés) demeurent les plus touchés malgré leurs populations réduites et la stratégie de concertation que coordonnent les pouvoirs publics pour parvenir à une coexistence sur le long terme avec l’humain. En charge du dossier, le Préfet d’Auvergne-Rhône-Alpes a ainsi présenté fin mai de nouvelles aides destinées à faire face aux attaques de loups dans les troupeaux [7]. Mais ces mesures n’ont convaincu ni les éleveurs, ni les associations protectrices de l’espèce et il apparaît pour l’heure qu’une cohabitation durable « homme – animal » est encore loin d’être acquise. 

Alain Baudin

Article initialement publié dans le Journal du Village des Notaires n°76


Notes :

[1Rapport Planète Vivante « Soyons ambitieux », WWF avec la collaboration de la Zoological Society of London (ZSL), novembre 2018.

[2Créée en avril 2012, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) est un organisme ouvert à tous les états membres des Nations-Unies. Ils sont 132 cette année.

[3projets.wwf.fr

[4stopcorrida.la-spa.fr

[5L’Ong internationale Compassion in world farming (CIWF) a été créée il y a 50 ans pour promouvoir des pratiques d’élevage respectueuses du bien-être animal.

[6La Liste rouge des espèces menacées en France, Mammifères de France métropolitaine, Comité français de l’UICN, en partenariat avec la Société française d’étude et de protection des mammifères et l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, 2017.

[7lemonde.fr, 28 mai 2019

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