Journal du Village des Notaires : Vous présidez la Fondation des Hôpitaux et votre mobilisation est pleine et entière. Pourquoi un tel engagement ?
Brigitte Macron : Avant d’être élue à la présidence de la Fondation des hôpitaux, j’étais déjà très présente auprès des enfants et des adolescents hospitalisés. Je passais beaucoup de mon temps au sein des établissements de santé à échanger avec des patients, leur famille et les soignants. La Fondation me permet aujourd’hui de répondre concrètement à leurs besoins quotidiens. Nous avons mis au cœur de nos priorités le soutien aux patients, aux soignants et également aux aidants.
JVN : Quel serait votre premier bilan ?
B.M. : Grâce à la confiance et à la fidélité de ses bienfaiteurs, la Fondation a pu contribuer à près de 16 000 projets réalisés en 30 ans. Outre l’opération Pièces Jaunes que tout le monde connaît et que nous avons maintenue malgré les difficultés sanitaires, la Fondation est également engagée de longue date pour le mieux-être des personnes âgées en Ehpad ou en service gériatrique.
Cette année, près de 350 projets ont été financés pour lutter contre l’isolement de nos aînés, et cela s’est révélé essentiel lors des confinements, où les personnes âgées ont été particulièrement touchées. Le réseau d’une centaine de maisons des adolescents, constitué progressivement depuis 2004, a été d’une grande aide pendant la crise sanitaire, pour soutenir les adolescents, eux aussi particulièrement affectés par les restrictions de vie sociale.
La crise de la Covid-19 a révélé l’engagement sans faille et quotidien sur tout le territoire français des professionnels de santé, qui a suscité mon admiration. Face à l’usure et à l’épuisement auxquels les soignants font face, il est apparu indispensable de concevoir des espaces dédiés où ils pourront échanger, se détendre, bénéficier d’un soutien adapté ou encore participer à une activité sportive.
Pour prendre soin de ceux qui soignent, la Fondation des Hôpitaux a ainsi développé en 2021 un véritable programme de création d’espaces dédiés au bien-être des soignants, adapté aux besoins et aux possibilités de chaque établissement de santé. Il est primordial que les fonds recueillis soient utilisés dans le respect des volontés des donateurs et testateurs. C’est pourquoi, j’ai souhaité que la Fondation dispose d’une équipe dédiée aux libéralités, à l’écoute des bienfaiteurs et des notaires qui les accompagnent.
Cette année, l’opération « Pièces jaunes » a permis de mener un projet visant à détecte à l’hôpital des maltraitances subies par des enfant et des adolescents.
JVN : Pourquoi cette initiative vous tient-elle à cœur ?
B.M. : En France, en moyenne un enfant meurt tous les trois jours des suites de violences familiales et c’est inacceptable. On estime à 10 % la proportion d’enfants victimes de maltraitance. Ces violences physiques et psychiques intrafamiliales ont été exacerbées pendant cette période de crise sanitaire. Sur le long terme, les conséquences étant désastreuses pour ces jeunes, il faut aller à leur secours le plus tôt possible. J’ai la conviction que des actions doivent être intensifiées sur la détection précoce. Tous ces enfants, ces adolescents passeront un jour ou l’autre à l’hôpital. C’est à ce moment-là qu’il est possible, avec des personnels formés à détecter les signaux faibles, de repérer les problèmes et de les traiter. La Fondation des Hôpitaux a donc consacré un budget de 1,5 millions d’euros à la création de 7 unités mobiles de repérage, de dépistage et de suivi des enfants subissant des violences.
Les premiers retours font état d’un nombre de signalements en nette augmentation suite à la mise en place de ces équipes, montrant, malheureusement, que l’intuition sur l’ampleur du besoin était justifiée. Pour la Fondation, la création de ces unités constitue la première étape d’un projet large et ambitieux qui est appelé à se développer dans d’autres régions.
JVN : Qu’est ce qui explique également votre volonté de venir davantage en aide aux hôpitaux d’Outre-mer ?
B.M. : La Fondation des Hôpitaux intervient sur tout le territoire. J’insiste particulièrement pour que l’Outre-mer ne soit jamais oublié dans nos programmes.
La Fondation a récemment participé à la rénovation du service de pédiatrie de Papeete ainsi qu’à la création d’une Maison des Parents en Martinique. En février dernier à l’occasion d’une « visio-visite » du Centre Hospitalier Ouest Réunion, j’ai pu découvrir les projets financés par l’opération Pièces Jaunes et dialoguer longuement avec les soignants, les patients et leurs entourages.
Dans le cadre du fonds d’aide d’urgence Covid-19, nous avons également soutenu les établissements de santé d’Outre-mer, tant pour améliorer le bienêtre des patients atteints du Covid que pour soutenir les soignants confrontés à cette crise. L’intensité et la recrudescence de l’épidémie dans ces régions à l’automne a été particulièrement violente, c’est pourquoi une nouvelle campagne d’aide au bénéfice de 24 établissements des DROM-COM a été lancée par la Fondation.
Propos recueillis par Alain Baudin
Pour la Rédaction du Journal du Village des Notaires
FONDATION DES HÔPITAUX
(anciennement Fondation des Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France)
9 rue Scribe
75009 PARIS
Présidente : Mme Brigitte MACRON
Responsable Libéralités : Mme Cécile COLSON
Tél. : 07 69 50 94 19
E-mail : cecile.colson chez fondationhopitaux.fr
Espace internet notaires : www.fondationhopitaux.fr/espace-notaires-assureurs