La note prévient que « les effets de la crise sanitaire au demeurant extrêmement délicats à anticiper sur le marché immobilier résidentiel » ne sont pas encore intégrés. Ce faisant, il n’est pas surprenant que « les grandes tendances » (à savoir le niveau d’activité et les volumes de vente « historiquement élevés » (en hausse de 7% par rapport à la moyenne des 10 dernières années) du marché avant la crise soient toujours prises en compte dans cette note.
Les indicateurs des volumes des ventes et d’avants-contrats permettent d’être au plus près du marché et de faire une comparaison avant/après la mise en place du confinement. Ainsi, « le volume d’avants-contrats signés et reçus en moyenne chaque semaine pour l’Île-de-France a reculé de 90%. »
Concernant l’évolution des prix, « la prolongation des tendances observées en 2019 d’ici le mois de juin reste la règle ». Ces tendances faisaient état d’une hausse annuelle des prix des logements anciens de 4,9% en Île-de-France. Le prix au m2 atteignait quant à lui 10 370 euros en février, en hausse annuelle de 7,3%. La note indique qu’un des principaux indicateurs de « la nouvelle donne économique, financière et sociétale » sera « le maintien du taux de transformation des avants-contrats en vente ».
Finalement, de juin 2019 à juin 2020, le prix au m2 serait en hausse de 8% pour s’établir à 10 700 euros et le prix des ventes de maisons devrait augmenter de 4%.
L’incertitude plane sur l’environnement économique, financier, psychologique et sociétal post-confinement. La note se propose de donner la parole à des experts pour éclaircir des points cruciaux dans la compréhension de la situation.
Tout d’abord sur les facteurs macro-économiques, l’OFCE rappelle que « le seul effet de huit semaines de confinement représente 120 milliards d’euros de produit intérieur brut en moins dans l’économie (5 points de PIB annuel). Près de 60% de la baisse du revenu national est absorbé par les administrations publiques (par la hausse du déficit). Mais 35% est au compte des entreprises, ce qui pose la question du rebond après l’épisode du confinement. » Ce à quoi Meilleurs Agents ajoute dans son Baromètre national de l’immobilier d’avril 2020 : « Quant aux particuliers, certains voient déjà leur revenu significativement diminué par cette crise… Même pour ceux dont la situation financière ne sera pas directement impactée, on peut craindre une crise de confiance alimentée par la peur du chômage et de l’avenir, repoussant mécaniquement un projet qui les engage sur le long terme. »
Ensuite, concernant les taux d’intérêts, bien que « la sérénité domine », « quelques voix s’élèvent cependant pour alerter sur l’intégration d’une nouvelle prime de risque par les banques pour couvrit l’accroissement des risques de défaillance des acquéreurs sur le marché immobilier." L’incertitude reste là aussi maîtresse, car « bien malin est celui qui peut savoir ce qu’il se passera » précise Philippe Salle, Président de Foncia. Même si des premières tendances sont observées liées aux incertitudes sur la poursuite de l’activité, le déconfinement, la reprise et la santé des entreprises, qui ont conduit les banques à revoir leur copie. « Les établissements financiers ont, en effet, décidé d’intégrer une nouvelle prime de risque au calcul des crédits, car il est devenu aujourd’hui plus incertain de prêter de l’argent. »
Enfin, la confiance des ménages n’est pour l’instant pas ébranlée. « 7 Français sur 10 ne doutent pas que leur projet immobilier se réalisera dans les six prochains mois et 1 Français sur 2 s’y attèlera même dès la fin du confinement ! » selon une enquête de Se Loger. Toutefois, des freins de nature financière ou psychologique, lié au déconfinement et a son côté anxiogène peuvent survenir et rompre cet état d’esprit. Et les envies immobilières pourraient également changer, sur du plus long terme néanmoins, car « La capitale et ses petits appartements sont en chute libre... Désormais, il est question de maison, de verdure et de grand air ! »
Pour conclure, tout cela sera conditionné à la réponse médicale et aux plans de relance économique proposés par l’Etat. Si l’un des deux, ou les deux échouent « mécaniquement, le volume des transactions puis les prix seraient en baisse significative, en reflet de la crise économique qui aurait succédée à la crise sanitaire » admet Notaires de France.
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Par Simon Brenot
pour la rédaction du Village des Notaires