Pouvez-vous nous parler de la création du label EPV ?
Marine Bonnefis : Ce label d’État est rattaché au ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté Industrielle et Numérique et décerné par les préfets de région. Il a été créé par la loi en faveur des PME du 2 août 2005 et mis en place en 2006. Il a également su capitaliser, depuis 15 ans, sur les retours d’expériences positifs des entreprises déjà labellisées. Pour suivre les évolutions de ces entreprises françaises œuvrant autant sur le marché français qu’à l’international, le label EPV a vu ses critères se préciser grâce à un décret du 30 janvier 2020.
Quel est le critère de sélection ?
Marine Bonnefis : La procédure d’attribution du label EPV est exigeante. Le pilotage (instruction, promotion et valorisation) du label EPV est assuré par l’INMA (Institut National des Métiers d’Art). L’INMA s’appuie également sur les avis de Personnalités Qualifiées, nommées par arrêté du ministre chargé de l’Artisanat, qui œuvrent en faveur des pratiques garantissant l’excellence au sein de leur propre activité. Il est réalisé une analyse du dossier de candidature, l’audit des sites de production des entreprises candidates et rédaction d’un rapport d’instruction. L’examen et l’avis par l’INMA se fait avec l’appui des personnalités qualifiées et la décision d’attribution remise par les préfets de région : le processus de sélection des Entreprises du Patrimoine Vivant est une garantie de leur excellence.
Quel sont les avantages pour l’entreprise ?
Marine Bonnefis : Ce label rassemble des fabricants partageant une certaine vision des activités qui doivent être celles de leur entreprise : la haute performance de leur métier et de leurs produits, une attention permanente à la formation interne, une démarche innovante techniquement et socialement et une stratégie commerciale dynamique. Il est le seul label d’État décerné à une entreprise pour l’ensemble de son activité et garantissant l’excellence de ses savoir-faire. Il intègre par exemple plusieurs actions complémentaires comme un accompagnement à l’export et une communication à l’international.
Avez-vous introduit des critères d’écoresponsabilté ?
Marine Bonnefis : En effet, parmi les critères d’admission, figure le cas de l’entreprise qui mène une démarche de responsabilité sociétale à travers, par exemple, des actions de promotion de ses métiers auprès des jeunes publics ou une politique d’approvisionnement responsable privilégiant les circuits courts…
Est-ce un label renouvelable ou permanent ?
Marine Bonnefis : Le label EPV est attribué pour une période de 5 ans, suite à laquelle l’entreprise doit renouveler sa demande. Le renouvellement n’est pas systématique et s’apprécie en fonction des critères définis par décret.
Quels sont les secteurs représentés ?
Marine Bonnefis : Le label EPV couvre 8 univers de marché, dont 3 prédominent : mode & beauté, ameublement & décoration et architecture & patrimoine bâti.
Quelles sont les dernières entreprises qui ont reçu le label cette année ?
Marine Bonnefis : Ils sont nombreux : 50 entreprises dans différents domaines comme les accessoires (J.M. Weston, Longchamp, Manufacture horlogère Vuillemin), l’art de la table (Haviland, Guy Degrenne, Porcelaines JL Coquet, Forge de Laguiole, Arc France), mais aussi par exemple dans la gastronomie & spiritueux (Confiserie du Roy René, Pains d’épices Mulot et Petitjean, Denoix maîtres liquoristes depuis 1839).
Avez-vous des entreprises EPV très anciennes ?
Marine Bonnefis : Les EPV ont pour certaines plusieurs siècles d’existence à l’image des Cristalleries Saint Louis, des Fonderies de Sougland, de La Rochère et sans oublier la plus ancienne des EPV : La Monnaie de Paris.
Organisez-vous des expositions présentant les EPV ?
Marine Bonnefis : Différents temps forts sont organisés par l’INMA mettant en avant les EPV, notamment lors du salon Made in France ou encore plus récemment dans le cadre de la Grande Exposition du Fabriqué en France à l’Élysée où près de 40 EPV étaient réunies.
Propos recueillis par Kyra Brenzinger
Pour Libéralis