Le rapport des Français à la transmission de patrimoine

Anticiper et préparer au plus tôt son plan de transmission avec les éventuelles formalités et démarches administratives, pour que la succession se déroule au mieux. Une initiative parfois délicate émotionnellement, mais qui n’en reste pas moins utile. Un nouveau sondage nous en dit plus sur le point de vue des Français sur la transmission de leur patrimoine.

Selon le sondage réalisé par Opinionway pour Hérit [1] publié le 24 avril 2023, les Français sont plutôt bons élèves lorsqu’il s’agit d’anticiper la succession de leur patrimoine : 59 % ont déjà commencé à préparer leur transmission (dont 42 % hors assurance-vie exclusive). Mais les chiffres mettent en lumière le fort besoin d’accompagnement et de conseil du grand public par des professionnels du patrimoine (notaires, conseillers en gestion de patrimoine, généalogistes, etc.) pour les assister dans leurs démarches de transmission patrimoniale.

Les outils privilégiés pour anticiper la transmission

Les répondants du panel ont eu recours à un ou plusieurs moyens pour s’organiser :

35 % ont souscrit une assurance-vie ;
13 % ont souscrit un contrat de prévoyance (assurance décès) ;
11 % ont déclaré une donation chez un notaire ;
9 % ont souscrit un contrat obsèques ;
9 % ont fait rédiger un testament avec un notaire ;
9 % ont établi un testament seul ;
7 % ont directement déclaré une donation aux impôts.

Notons que trois types de transmissions se distinguent :

19 % ont souscrit un contrat ;
17 % ont rédigé un testament ;
15 % ont fait le choix de la donation.

90 % des testateurs sont satisfaits d’avoir anticipé la transmission de leur patrimoine et, parmi ceux qui n’ont pas encore entamé les démarches, 51 % ont prévu de le faire. L’âge est considéré comme un critère important dans la mise en place et l’organisation de sa succession et seulement 6 % des Français estiment qu’il serait pertinent de faire rédiger un testament entre 18 et 29 ans, contre 49 % qui attestent devoir le faire entre 50 et 69 ans, établissant ainsi l’âge idéal pour préparer la transmission de son patrimoine à 54 ans.

Qu’en disent celles et ceux qui n’ont pas déjà préparé leur transmission ?

Parmi les Français qui n’ont pas fait de testament (soit 82 % du panel interrogé), 66 % ne se sentent pas concernés et 14 % pensent ne pas être en mesure de le faire :

28 % estiment que leur patrimoine n’est pas suffisant pour que cela en vaille la peine ;
24 % affirment que cela ne serait pas pertinent compte tenu de leur situation familiale ;
21 % se sentent tout simplement trop jeunes pour être concernés ;
21 % n’y ont tout bonnement jamais pensé ;
10 % pensent que cela coûterait trop cher de faire rédiger ce type d’acte officiel ;
9 % attestent ne pas avoir le temps de s’en occuper ;
9 % ne savent pas comment s’y prendre ;
6 % considèrent que cela est trop compliqué.

Une large majorité des Français (81 %) estime que le fait d’anticiper sa transmission successorale est encore trop rare : 74 % considèrent que c’est un sujet encore tabou au sein des familles. Seuls 34 % affirment s’y connaître suffisamment en matière de réglementation sur les successions, ce qui rejoint l’idée que les Français ne sont pas assez avertis sur le sujet.
On notera enfin que 16 % des Français ont déjà dû s’endetter à cause de la transmission successorale mal préparée d’un proche.

Qu’est-ce qui est transmis ?

Les Français ont également été interrogés sur ce qu’ils légueraient à leurs proches en cas de décès. Certaines des réponses sont classiques, la seconde partie des résultats montre bien que le sort post mortem des données et, plus largement du patrimoine numérique, est "entré dans les mœurs".

Ainsi :

84 % transmettraient leurs comptes bancaires ;
74 % légueraient leurs biens immobiliers ;
71 % laisseraient leurs biens affectifs (recettes de grand-mère, photos, bibelots, meubles, etc.) ;
52 % feraient adopter leur animal de compagnie à leurs proches ;
47 % autoriseraient un accès à leurs fichiers sur le cloud (Google photos, iCloud, vidéos Youtube, etc.) ;
26 % délégueraient leurs comptes sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram, etc.) ;
25 % remettraient leurs actifs numériques (cryptomonnaies, NFT, etc.) ;
18 % céderaient leurs comptes de paris en ligne.

Les répondants semblent néanmoins encore assez frileux concernant les dons et legs destinés à des fondations ou associations. En effet, 65 % ne souhaitent pas transmettre de patrimoine à des oeuvres de charité. Toutefois, 12 % ont prévu de léguer entre 20 et 100 % de leurs biens et capitaux à des associations (dont 6 % entre 20 et 49 %, et 6 % également entre 50 % et la totalité) et 19 % envisagent de transmettre entre 1 et 19 % de leur héritage à des œuvres caritatives.

Intégralité du sondage d’Opinionway pour Hérit accessible ici.

Pour en savoir plus sur la transmission de son patrimoine, et notamment sur les impôts relatifs aux frais de succession, consultez cet article.

Notes :

[1] Enquête réalisée auprès d’un échantillon, constitué selon la méthode des quotas, de 1 057 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Interviews réalisées les 4 et 5 mai 2022, par questionnaire auto- administré en ligne sur système CAWI (Computer Assisted Web Interview).