Guillaume Lorisson, notaire à Dijon et président de la commission « Demain l’agriculture ».
« Au cours de nos travaux, j’ai été amené à faire un lien extrêmement étroit entre l’agriculture et le notariat, car nous sommes confrontés aux mêmes difficultés. Le notariat est un métier traditionnel, qui s’est énormément modernisé et qui a su embrasser les nouvelles technologies. C’est également un métier dans lequel le niveau de compétences s’élargit : nous ne sommes plus simplement des rédacteurs d’actes, mais aussi des accompagnateurs et des conseils dans des domaines extrêmement variés, avec une matière juridique de plus en plus mouvante et complexe, à laquelle il faut s’adapter en permanence. Je crois que le notariat de demain doit être capable de partager ses compétences. Je le vois donc plus regroupé, avec des structures plus étendues, afin de gérer nos entreprises de façon plus efficaces, pour que chaque notaire ait les moyens se concentrer sur son cœur de métier. »
Antoine Gence, notaire à Rouen et président de la commission « Demain l’énergie ».
« Le notariat est actuellement en plein bouleversement, et nous vivons des moments importants pour la profession. Je pense que l’actualité pousse la profession à réfléchir, à se renouveler, et à être plus performante, plus créative, à axer des réflexions sur des développements scientifiques, la productivité… J’espère que nous continuerons à remplir la mission de confiance que nous avons auprès du public. Nos clients ont conscience que le notaire n’a rien à vendre, et que son conseil est désintéressé. Le notariat est dans mon esprit une sorte de magistrature amiable, qui écoute les justiciables et essaye de faire avancer au mieux les dossiers. Il est un point de rencontre entre des intérêts éventuellement antagonistes. L’important, avec la technique, est surtout de conserver la confiance des clients. »
Christophe Sardot, notaire à Lyon et président de la commission « Demain la ville ».
« Demain… le Notariat ressemblera probablement à la Ville, à laquelle il empruntera qualités et défauts. L’attrait des métropoles conduira à une densification générale qui s’étendra au notariat urbain. Au même titre que la cité a une obligation de mixité sociale, chacun devra y trouver sa place, avec aménité et bienveillance. Il en va sans doute de la survie d’une profession ayant l’obligation structurelle de rester unie. Les études qui réussiront le mieux dans la durée sauront se diversifier, comme les quartiers et les immeubles prônant la multifonctionnalité. A l’image de la smart city, le notariat devra être en perpétuel mouvement vers le progrès et une intelligence toujours plus fine au service de ses clients. Mieux encore que les pouvoirs publics avec les villes moyennes et rurales, les instances veilleront à un accompagnement des « notaires de campagne », afin de conserver cet extraordinaire maillage du territoire qui fait la grandeur de notre profession. »
Christophe Le Guyader, notaire à Lagny-sur-Marne et président de la commission « Demain le financement ».
« Notre profession est en actuellement pleine mutation avec l’essor du numérique. Nous profitons déjà d’outils technologiques performants comme l’AAE et la visioconférence en attendant la signature à distance. Mais l’évolution des modes de communication nous oblige également à revoir la relation avec nos clients. Leurs attentes en la matière sont très fortes, de la prise de contact, jusqu’à la signature en passant par l’information sur l’avancement de leur dossier. S’adapter est un défi majeur pour la profession, mais nous pouvons l’aborder avec enthousiasme. »
Propos recueillis par Clarisse Andry
Article initialement publié dans le Journal du Village des Notaires n°69