En premier lieu, voici les domaines assurantiels de prédilection des courtiers interrogés pour les besoins de cette enquête :
- 76 % exercent en assurance emprunteur ;
- 82 % en prévoyance ;
- 82 % consacrent une activité en santé ;
- 79 % ont une pratique en dommages.
Concernant leur manière d’exercer, 91 % d’entre eux pratiquent directement la vente en face à face, 28 % ont une activité de devis en ligne et 26 % réalisent des ventes par téléphone. La vente en ligne est plus rare puisqu’elle ne représente que 14 % de leur activité et seulement 11 % usent de comparateurs en ligne.
Conséquences de la crise sanitaire et de l’inflation sur l’activité
Pour 47 % des assureurs, la crise sanitaire a eu un impact négatif sur l’exercice de leur entreprise, avec 62 % qui estiment que le contexte économique actuel est inquiétant pour le développement de leur activité, et 83 % qui affirment que leurs clients cherchent à réduire leur cotisation afin de préserver leur pouvoir d’achat face à l’inflation. Néanmoins, 33 % rapportent que cela a été positif pour leur profession. En effet, depuis la crise sanitaire, ils attestent à 51 % que leurs clients ont besoin d’être d’avantage couverts. Pour 40 % d’entre eux, ces clients souhaitent une couverture plus large intégrant de nouveaux risques.
Impact des outils numériques sur les rapports avec la clientèle
Avec le développement des outils digitaux d’aide à la vente, les intermédiaires en assurances sont 75 % à penser qu’ils devraient en user davantage : 67 % estiment que leurs clients utilisent de plus en plus les plateformes numériques pour les contacter (site web, réseaux sociaux, mails, etc.). Les jeunes étant plus friands de cette manière de se renseigner, seuls 42 % des courtiers affirment qu’ils ont davantage besoin d’un accompagnement en face à face que leurs aînés. Cela corrobore le fait que pouvoir échanger en face à face avec un interlocuteur est de moins en moins important pour les clients selon 32 % des sondés.
Aspects concurrentiels du marché de l’assurance
Au sujet de la concurrence sur le marché de l’assurance, les courtiers se sentent menacés par plusieurs acteurs :
- 64 % par les bancassureurs ;
- 43 % par les assurtechs et les nouveaux acteurs digitaux ;
- 28 % par les autres courtiers de proximité ;
- 17 % par les réseaux salariés des mutuelles et des institutions de prévoyance.
Cependant, 34 % estiment que l’arrivée de nouveaux acteurs digitaux sur le marché de l’assurance, et notamment les assurtechs, est positive. En effet, ils sont 65 % à reconnaître que leur rôle de conseil est davantage reconnu grâce à l’émergence de ces acteurs ; 36 % pensent que cela leur permet d’être vus comme plus innovants par leurs clients ; 33 % affirment ensuite que la concurrence de ces nouveaux acteurs fait baisser le prix des produits ; pour 24 %, enfin, ils proposent des produits plus innovants.
A contrario, d’autres assureurs ont plutôt tendance à redouter l’arrivée des nouveaux acteurs, et ce pour les raisons suivantes :
- ils cassent les prix de l’avis de 58 % des interrogés ;
- ils proposent des produits de moins bonne qualité (50 %) ;
- ils ont une qualité de gestion inférieure à celle des acteurs historiques (47 %) ;
- ils ne leur permettent plus de valoriser leur rôle de conseil (47 %) ;
- ils dénigrent les acteurs historiques (20 %) ;
- ou encore, ils démodent ces mêmes acteurs historiques (13 %).
Ainsi, pour se démarquer de la concurrence, plus de la moitié des assureurs misent sur leur réactivité, la pertinence du conseil et leurs qualités humaines. 47 % mettent plutôt en avant la qualité du suivi de leurs dossiers clients, 40 % leur expertise technique, 21 % leur prix, 14 % la gamme de produits proposée et, enfin, seuls 7 % misent sur leur maîtrise du digital.
Poids des réglementations en vigueur dans le secteur
Le 1er avril 2022, une nouvelle loi relative à la réforme du courtage est entrée en vigueur et le sentiment des assureurs face à cette réglementation est plutôt négatif. En effet, si 59 % d’entre eux connaissent bien cette loi, 49 % affirment qu’elle complexifie leur quotidien. 42 % l’estiment quant à eux difficile à intégrer à leur activité. Plus parlant encore, 40 % seulement la voient comme une opportunité pour leur profession.
Au sujet des autres réglementations, 59 % des courtiers Santé (soit 82 % de l’échantillon) pensent que la réforme 100 % Santé 2019 - 2020 n’a pas été une opportunité commerciale pour eux. Concernant la loi Lemoine, qui instaure la Résiliation Infra Annuelle (RIA) et la suppression des formalités médicales, 75 % des courtiers Emprunteurs (soit 76 % du panel) affirment que cela a eu au moins un impact sur leur activité et que leur part de clients issus de la RIA a augmenté de 40 %.
Pour consulter la totalité les données de l’enquête, retrouvez le rapport consacré aux courtiers face aux évolution de leur métier sur le site d’OpinionWay.
Ferroudja Saidoun
Rédaction du Village des Notaires et des Experts du Patrimoine