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Placements responsables : où en sont les Français ?

Placements responsables : où en sont les Français ?

Les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) occupent désormais le devant de la scène dans le monde de la finance. Les épargnants cherchent de plus en plus à concilier leurs objectifs financiers avec des considérations éthiques et durables. Dans ce contexte, les placements responsables, également connus sous le nom d’investissements socialement responsables (ISR), ont gagné en popularité. L’Autorité des Marchés Financiers (AMF) a mené l’enquête. Voyons les principaux résultats.

Nous vous le disions en introduction, l’AMF a réalisé une enquête en partenariat avec l’institut de sondage OpinionWay [1] pour connaître l’intérêt des Français pour les placements responsables.

En synthèse : les résultats montrent que la moitié des personnes ayant souscrit à des fonds durables ont moins de 35 ans. Ce type de placements est connu, mais le besoin d’informations précises se fait sentir.

Les placements responsables plébiscités par les plus jeunes

La plupart des Français prennent en compte les enjeux de développement durable dans leur façon de consommer et d’agir (87%), dans leur choix en matière de produits alimentaires (82%) ou encore quand il s’agit des modes de déplacement (74%).

Concernant leurs décisions d’épargne, plus de la moitié (54%) déclare prendre en compte cette problématique environnementale dans leurs choix financiers, et 75% estiment que l’impact des placements sur l’environnement est une question importante.

Les personnes de moins de 35 ans sont particulièrement enthousiastes vis-à-vis de ces placements : ils représentent 58% des investisseurs ayant souscrit à des fonds durables depuis 2022, et 61% d’entre eux ont entre 18 et 24 ans. Les jeunes français(es) sont également plus enclins à avoir une opinion positive de ces placements (42%) contrairement aux plus de 65 ans (24%), et sont disposés à y investir une partie de leur épargne à court ou moyen terme (44% contre 15%).

L’enquête révèle également une augmentation de la détention de ces placements. Près d’un Français sur cinq (19%) déclare posséder au moins un placement en lien avec le développement durable (soit une hausse de 2% par rapport à 2021). Il s’agit principalement de placements collectifs, d’actions ou d’obligations acquises directement, ainsi que du livret de développement durable et solidaire (LDDS). En excluant ce livret, qui n’est pas un placement responsable investi en instruments financiers, le taux de détention s’établit à 13%.

En ce qui concerne les détenteurs de fonds responsables (8% des sondés), plus d’un quart a effectué des investissements récents et la moitié de ces nouveaux investisseurs ont moins de 35 ans.

Connaissances des Français liées à l’épargne responsable

Dans l’ensemble, la connaissance de cet univers financier est assez positive : 57% des sondés sont capables de définir ce qu’est un placement durable, 50% connaissent au moins de nom l’investissement socialement responsable (ISR) et 49% comprennent les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).

Néanmoins, les épargnants manifestent un besoin accru d’information pour mieux comprendre les avantages et inconvénients des placements durables, leur impact réel et leur fonctionnement. 64% estiment qu’il est important que leur conseiller bancaire ou financier les interroge sur leur souhait de réaliser des placements « responsables » ou « durables ». En outre, un Français sur dix a déjà été questionné sur ses préférences ESG [2].

Les concepts clés de la réglementation européenne en finance durable demeurent relativement peu familiers : 26% des Français interrogés déclarent connaître la Taxonomie Européenne [3] (dont 19% vaguement) et 24% le Règlement SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation) [4] sur la publication d’informations en matière de durabilité dans le secteur des services financiers (dont 18% "en ont entendu parler").
Les notions plus spécifiques des fonds de catégorie « Article 8 » [5]ou « Article 9 » [6] sont un peu moins familières (à hauteur de 16%).

À lire : "Vers un encadrement plus strict de la finance durable"

Ces résultats concordent avec les conclusions de l’étude qualitative sur la lisibilité des documents relatifs aux placements responsables [7], réalisée en avril 2023 par l’institut CSA Research pour l’AMF. Un groupe de 27 épargnants non experts, dont la moitié détenait des parts de fonds responsables, avait été interrogé pendant cinq jours sur leur perception et leur compréhension des annexes présentant les informations extra-financières de fonds présentés comme responsables. Les participants ont jugé que les documents étaient trop techniques, denses et empreints de jargon, tant du point de vue du vocabulaire financier que des termes environnementaux...

À lire : "Économie numérique et Finance environnementale : nouvelles définitions"


Notes :

[2Depuis août 2022, les conseillers bancaires doivent en effet recueillir les préférences de « durabilité » de leurs clients, tout comme les conseillers en investissements financiers depuis le 1er janvier 2023.

[3Taxonomie Européenne : désigne la classification des activités économiques ayant un impact favorable sur l’environnement.

[5Article 8 du Règlement SFDR - Transparence de la promotion des caractéristiques environnementales ou sociales dans les informations précontractuelles publiées

[6Article 9 du Règlement SFDR - Transparence des investissements durables dans les informations précontractuelles publiées

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