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Les vendeurs, ces acteurs méconnus du marché immobilier français

Les vendeurs, ces acteurs méconnus du marché immobilier français

Le marché immobilier français est un écosystème complexe, dans lequel les vendeurs jouent un rôle central mais souvent négligé. Dans un paysage où les données sur les acquéreurs sont abondantes, celles concernant les vendeurs sont plus rares, créant ainsi un déséquilibre dans la compréhension globale du marché. Pourtant, ces acteurs sont cruciaux pour comprendre les dynamiques de l’offre, les motivations de vente et les pratiques de fixation des prix. Afin d’établir l’importance du rôle des vendeurs sur le marché immobilier, les données du Baromètre « Vendeurs » et l’étude de BPCE L’Observatoire [1] donnent quelques éléments de réponse.

Vendeurs en immobilier en France : qui sont-ils ?

Les vendeurs de logements en France représentent une catégorie d’acteurs diversifiée, aux motivations multiples. Les résidences principales représentent 48,7 % des transactions, tandis que les résidences secondaires et les logements destinés à la location constituent respectivement 19,3 % et 17 % des ventes. En outre, 67 % des ventes de logements sont motivées par l’achat d’un autre bien (65 % dans le cadre de l’achat d’une autre résidence principale) et pour un bien obtenu en héritage, on constate que dans 45,7 % des cas, elle n’est pas suivie de l’achat d’un autre logement. Cette diversité de transactions reflète une variété de besoins et de situations parmi les vendeurs, allant de la recherche d’un bien pour investir au simple achat immobilier pour y vivre.

33 % des futurs vendeurs estiment que le contexte actuel est opportun pour la vente immobilière (contre 16 % de la totalité des ménages) et 40 % envisagent une hausse des prix dans l’année, alors que 25 % anticipent une baisse. Et dans le cas où les Français désireux de vendre un bien rencontreraient des difficultés dans leur projet, plus de la moitié accepteraient de revoir le prix de vente à la baisse (51 %).

L’autre point à prendre en compte est l’importance croissante des professionnels de l’immobilier dans le processus de vente. Bien que les vendeurs explorent divers canaux pour entrer sur le marché, les professionnels immobiliers jouent finalement un rôle central , facilitant les transactions dans 69,7 % des cas. Ce lien avec les professionnels témoigne de la complexité du marché immobilier et de la nécessité pour les vendeurs de s’appuyer sur leur expertise pour naviguer dans ce domaine. Cependant, le bouche-à-oreille reste un canal significatif, contribuant à 10,7 % des acquisitions.

Les motivations et pratiques des vendeurs

Malgré un contexte économique difficile, les intentions de vente restent élevées en France. En effet, dans l’ensemble, les projets de vente sont au plus haut depuis juin 2023, en comparaison avec la période novembre 2020-novembre 2022. Les résidences principales demeurent prépondérantes parmi les intentions de vente, mais elles ne représentent guère plus de la moitié des opérations de cession des ménages. En outre, les anticipations de prix des futurs vendeurs, bien que proches de la moyenne nationale, semblent en phase de stabilisation, malgré les fluctuations du marché immobilier.

L’analyse des motivations des vendeurs révèle une prédominance des projets liés à l’achat d’un autre logement. Toutefois, les motivations varient en fonction de la nature de la propriété vendue. Par exemple, les ventes de résidences secondaires peuvent être motivées par des besoins financiers, tandis que les ventes de résidences principales sont souvent liées à des projets de déménagement ou de réinvestissement. Cette diversité de motivations reflète la complexité des situations individuelles des vendeurs, allant des besoins familiaux aux considérations financières et patrimoniales.

La fixation du prix de vente est un aspect crucial du processus de vente. Les vendeurs s’appuient largement sur les données du marché pour évaluer leurs biens (87 %) tandis que 12,9 % n’ont pas utilisé d’informations extérieures. De plus, 32,4 % des vendeurs se sont référés au prix d’achat initial de leur logement pour estimer le prix de revente, tandis que 23 % ont pris en compte les investissements réalisés dans le logement.

De fait, 55,2 % des vendeurs estiment avoir établi un prix de vente cohérent avec la moyenne. L’état perçu du bien joue un rôle prépondérant dans cette décision, avec une nette différence entre les biens rénovés et ceux nécessitant des travaux. Ainsi, seulement 39 % des vendeurs d’un bien remis à neuf choisissent de fixer leur prix au milieu de la fourchette, tandis que 41 % visent la moyenne haute. En revanche, les biens nécessitant des travaux tendent à être proposés à des prix situés plutôt au milieu de la fourchette, voire dans la moyenne basse.

Prise en compte du DPE dans les ventes immobilières

Le Diagnostic de Performance Energétique (DPE) est un élément largement pris en compte lors de la mise en vente d’un bien immobilier. En effet, 48 % des vendeurs expliquent que leur choix de vendre est influencé par le renforcement des contraintes sur les logements présentant une faible performance énergétique, en particulier ceux classés F ou G, et 21,2 % estiment que le DPE a eu un impact significatif.

11,9 % des Français assurent ne pas connaître pas l’étiquette énergétique du logement qu’ils ont vendu. Néanmoins, pour ceux qui pensent connaître le classement énergétique de leur bien, il existe un écart entre la réalité et leur perception. En effet, 13,5 % des vendeurs déclarent avoir vendu un bien avec une étiquette A ou B, alors que seulement 6 % des biens vendus en France sont dans cette catégorie. À l’inverse, 9 % des vendeurs disent avoir vendu des biens avec une étiquette F ou G, alors que ces catégories ne représentent que 18 % des transactions et 17 % du parc immobilier.

Cette perception du DPE influence également les prix de vente. Les biens avec une meilleure étiquette énergétique ont tendance à être proposés à des prix plus élevés, avec 15,1 % des prix dans la fourchette haute associés à une étiquette A ou B. En revanche, les biens avec une étiquette énergétique moins favorable sont souvent dans la fourchette basse des prix de vente, avec 24,6 % des prix associés à une étiquette E.

Il est crucial de noter que l’effet du DPE sur les prix de vente dépend d’autres paramètres tels que l’état du bien, le prix d’achat initial, les investissements réalisés dans le logement, ainsi que d’autres caractéristiques du logement et de son environnement. Ainsi, bien que le DPE soit de plus en plus important dans la valorisation des logements, d’autres facteurs influent également sur le prix de vente final.


Notes :

[1Conférence de presse du 27 février 2024, Baromètre Vendeurs et BPCE L’Observatoire - « Les vendeurs, ces inconnus du marché du logement ».

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