« Les méthodes de recrutement ont vraiment évolué »

Quels domaines du notariat sont-ils les plus porteurs actuellement ?

Brigitte Pollicino : Actuellement, il s’agit sans conteste de la branche famille du notariat, l’entreprise également, mais cette partie représente souvent une petite partie de l’étude. L’immobilier reste vraiment à la marge.

Les chiffres-clés du notariat en 2023 : Selon le rapport annuel du Conseil supérieur du notariat [1], nous pouvons compter 17 529 notaires en France, dont 12 116 libéraux et 5 413 salariés (vs. 17 315 en 2022). Au 31 juillet 2023, 8 331 points de réception de la clientèle sont répartis sur tout le territoire (vs. 8 140 en 2022) avec 70 455 collaborateurs exerçant au sein des offices (vs. 69 011 en 2022). Le nombre de notaires a fortement augmenté ces dernières années avec la « Loi Macron ».
L’immobilier, moteur de la profession ces dernières années, est désormais à la peine. Le bilan définitif du nombre de transactions immobilières réalisées en 2023 n’est pas encore sorti, mais il faut s’attendre à de mauvais résultats. Les notaires estiment entre 850 000 et 890 000 le nombre de transactions immobilières réalisées l’an dernier, contre plus d’un million en 2022. Les prix commencent également à baisser, quoique dans une moindre mesure.

Quels sont les profils et les compétences recherchés ?

B.P. : Nous recherchons plus des profils expérimentés avec un parcours démontrant à la fois leur technicité et leur pérennité au sein des postes. Concernant l’immobilier, il s’agira plutôt de maîtriser l’immobilier complexe. Pour les sujets sur la famille, il conviendra de connaître, outre les actes simples, les successions plus complexes et les divorces.

Note de la Rédaction : Dans un contexte où les embauches se raréfient, les études sont toujours à la recherche de compétences pour traiter les dossiers. Les profils les plus recherchés sont ceux directement opérationnels à leur arrivée et donc avec des compétences avérées. La formation de jeunes diplômés pour gérer un important flux d’activité ne semble plus être la priorité.
L’enquête [2] que nous avons menée souligne l’importance de prendre en considération des facteurs tels que la personnalité et les compétences non-juridiques (74,6 %). En effet, les répondants considèrent que les digital skills (53, 5%) et les communications skills (49, 3%) sont des savoir-faire indispensables.

Les méthodes de recrutement évoluent-elles ?

B.P. : Les méthodes de recrutement ont vraiment évolué alors qu’auparavant il y avait plusieurs postes pour un candidat. Il y a maintenant plusieurs candidats pour un poste. Il convient donc d’aller chercher le bon candidat pour cela la chasse reste le meilleur moyen.

Note de la Rédaction : Avec la crise de l’immobilier, le flux d’embauches s’est nettement tari. Les notaires ont désormais plus de choix pour trouver la perle rare ! Toujours selon notre enquête, 50, 7 % des personnes sondées affirment qu’il existe une « inadéquation globale de l’offre et de la demande ».

Pourquoi faire appel à un cabinet de recrutement spécialisé dans le notariat ?

B.P. : Le recrutement est parfois très chronophage. Nous nous sommes spécialisés dans le notariat, ce qui nous permet de comprendre ce qu’attend le notaire d’une part, et d’autre part de repérer les profils qui correspondront au poste. Nous pouvons approcher tous les candidats, nous ne sommes pas soumis aux règles de déontologie propre au notaire.

Note de la Rédaction : Recruter la bonne personne n’est pas chose aisée. Le notaire, pris dans la gestion de son entreprise, n’a pas forcément le temps d’analyser tous les CV qu’il reçoit. Dans ce contexte, un expert du recrutement peut permettre d’avoir un autre point de vue que la simple adéquation du candidat aux compétences techniques du poste. L’analyse poussée des profils des candidats, les soft skills font aussi partie du processus du recrutement.

Vous pouvez également retrouver cet article en page 11 du n°102 du Journal du Village des Notaires.

Notes :