Village de la Justice : Quelle est la spécificité de la mise en place de mesures environnementales dans les études de notaire ?
Florence Boachon : Nous avons pour objectif que la profession soit un acteur majeur de la prise de conscience écologique. Par conséquent, la mise en place de mesures environnementales vise à limiter l’impact écologique de nos études, de façon quotidienne. Nous avons donc établi un cahier des charges qui permet d’identifier au moyen d’un éco-diagnostic les axes d’améliorations et les préconisations à mettre en œuvre pour chaque étude en fonction de la situation de chacune.
VJ : Qu’est-ce qui peut être un levier pour les inciter à les mettre en place ?
F.B : Le premier levier est bien sûr la sensibilisation à l’environnement, et à l’impact de notre activité sur l’environnement. À l’heure actuelle, nous avons tous conscience que nous devons modifier nos comportements pour parvenir à des modes de vie et des façons de travailler plus écologiques.
Le second levier vient du fait que la Chambre interdépartementale des notaires de la Cour d’appel de Lyon a établi un partenariat avec l’association « Conscience et Impact Écologique », qui va accompagner et aider les notaires dans la mise en œuvre de cette démarche écologique. Cela permet de faciliter la mise en place de cette démarche et d’aider les notaires au milieu d’un quotidien qui peut être bien chargé.
Et puis, cette démarche permet également de réduire les coûts. En effet, il s’agit de diminuer la consommation énergétique, et de réduire la consommation de papier, par exemple, ce qui a un impact écologique et économique.
V.J : Quelles sont les mesures concrètes et faciles à mettre en place ?
F.B : Les mesures qui peuvent être mises en place assez rapidement sont par exemple, le tri des déchets, la démarche « Zéro papier » (limiter la place du papier au maximum). Les notaires signent aujourd’hui des actes électroniques et sont en lien dématérialisé avec les différentes administrations pour les formalités administratives, c’est une mesure qui peut être assez facilement atteinte. Et limiter l’utilisation du papier permet également de limiter l’utilisation des imprimantes et photocopieurs, qui sont énergivores.
Il s’agit également de sensibiliser les équipes à la responsabilité numérique, à savoir éteindre son écran et son ordinateur quand on a fini sa journée de travail, faire le tri dans ses mails et supprimer les mails traités, et toute démarche permettant de limiter son stockage informatique pour ne pas surcharger les serveurs.
V.J : Quel est le rôle votre label dans ce cadre là ? Quelle aide leur apportez-vous ?
F.B : La création du label « Étude Verte » a permis d’établir un cahier des charges spécifiques à la profession, avec les mesures préconisées pour obtenir ce label qui permet aux études concernées de communiquer sur leur engagement.
Comme je l’ai indiqué ci-dessus, la chambre des notaires a établi un partenariat avec l’association « Conscience et Impact Écologique ». Il s’agit d’une association d’éducation populaire à la transition écologique qui existe depuis 12 ans. Par conséquent, dans le cadre de ce partenariat, l’association a pour mission d’accompagner les notaires désireux de s’engager dans le label. Cela leur permet d’être guidé sur les mesures à mettre en œuvre, puisque l’association va, dans un premier temps se déplacer dans l’étude pour établir un éco-diagnostic.
Une soixantaine de critères, synthétisés en 9 grandes thématiques sont mesurés : mobilité, numérique, santé/environnement, énergie, eau, achats, déchets, sensibilisation, implémentation de la démarche.
L’association, après avoir établi l’éco-diagnostic et le rapport de préconisations qui en résulte, propose à la fois des interventions ponctuelles, mais aussi des accompagnements sur du plus long terme pour aider les structures à s’engager dans la transition écologique et à réduire leur impact sur l’environnement.
L’existence de ce label permet donc de donner un cadre sur les mesures à mettre en œuvre et un accompagnement personnalisé par le biais du partenariat avec l’association.
Entretien initialement publié sur le Village de la Justice.
Propos recueillis par Nathalie Hantz,
Rédaction du Village de la Justice