Enquête recrutement notarial : notre panel de répondants
Sans prétendre à une pleine représentativité, notre enquête nous a permis de récolter les retours d’un panel diversifié : une majorité de notaires (58%), des clercs de notaires (13%), d’autres métiers du notariat (comptable, RH, assistant notarial, etc. : 6 %), ainsi que des étudiants, élèves-notaires (8%) ou non (principalement BTS notarial, 11%). Les répondants à notre enquête exercent ou envisagent d’exercer très majoritairement en régions en Métropole (87%).
Du côté de l’âge des répondants, nous pouvons également nous appuyer sur une pyramide relativement large. La diversité générationnelle est certes relative, puisqu’une majorité du panel a plus de 50 ans (52%). 35% des répondants se situent dans la tranche 30-50 ans, 13% ont moins de 30 ans. Cette répartition n’en reste pas moins intéressante pour envisager d’éventuels contrastes dans les attentes de chacun(e)s !
Une majorité d’entre eux nous ont indiqué être intéressés en tant qu’employeur en recherche de nouveaux talents (actuellement ou à l’avenir). Près de 20% des répondants sont candidat(e)s, en poste ou en recherche d’emploi.
Sur les difficultés de recrutement
L’une de nos premières interrogations avait pour but d’identifier la principale raison qui expliquerait l’état actuel du marché de l’emploi juridique (de très nombreuses offres non pourvues).
Inadéquation de l’offre et de la demande ?
Parmi les choix proposés, la majorité des répondants (50,7% au total) ont invoqué cette fameuse « inadéquation globale de l’offre et de la demande », au sens de l’engagement dans le travail, du temps de travail, etc. Une réponse majoritaire que l’on retrouve dans les différentes tranches d’âge. Viennent ensuite, spécifiquement, la « discordance entre la rémunération souhaitée et celle qui est proposée » (19, % au total).
Le désintérêt pour les métiers du droit en général et le notariat en particulier est aussi invoqué par 10% des répondants – tous âges confondus – pour expliquer les tensions dans le recrutement.
D’autres motifs ont été librement mis en avant, de manière récurrente, par les répondants, parmi lesquels :
- la loi Croissance (carte d’installation) ;
- l’ambiance et le manque de considération dans les offices ;
- la formation : disparition de filières de formation, l’éloignement géographique des écoles, promotions trop restreintes.
Incompréhension générationnelle ?
Nous avons également demandé à nos répondants s’ils pensaient que les difficultés de recrutement étaient liées à une incompréhension générationnelle. La réponse est mitigée, seule une courte majorité (53,5%) estime que ce n’est pas le cas, toutes générations confondues. On notera toutefois que pour les répondants de moins de 30 ans, la proportion à considérer qu’il y a une incompréhension générationnelle est plus élevée (8,5% oui vs 4,2% non).
Sur l’adéquation de l’offre et de la demande
Une autre série de questions avait pour but de mesurer une éventuelle évolution des points de vue sur des questions récurrentes du recrutement juridique.
Compétences juridiques et non-juridiques
Une première série de résultats confirme que l’expérience professionnelle n’est pas ou plus dominante. À la question « l’expérience professionnelle doit-elle, selon vous, être le paramètre déterminant d’un recrutement ? », seuls 22,5% de tous les répondants ont répondu « oui, forcément », contre 74,6% de « non, il faut pondérer et tenir compte d’autres éléments (personnalité, compétences non juridiques) ».
En ce qui concerne les compétences non-juridiques, nous avons demandé quelle était la place accordée à la fois aux outils numériques avancés (signature électronique, chiffrement, rédaction/révision assistée d’actes/contrats, blockchain, etc.) et aux outils de communication. La majorité des répondants considèrent que les digital skills (53,5%) et les communication skills (49,3%) sont « un savoir-faire désormais indispensable », avec quelques variations selon l’âge des répondants.
Un bon moment pour changer de poste ?
Nous avons également souhaité savoir s’il existait un « bon moment pour changer de poste ».
Sans véritable surprise, dans 69% des cas, la réponse est « pas vraiment, tout dépend de l’activité en question / de l’opportunité », avec une variation selon la tranche d’âge des répondants :
- 8,5% pour les moins de 30 ans ;
- 26,8% pour les 30-50 ans ;
- 33,8% pour les plus de 50 ans.
Critère décisif de changement de job ?
Existerait-il un critère décisif pour un candidat, à mission(s) et rémunération équivalentes ?
Ici encore, les réponses sont assez conformes aux tendances du marché du travail en dehors du droit : le « feeling » avec l’équipe arrive en tête (39,4%), juste devant l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle (35,2%).
Viennent ensuite les perspectives d’évolution (11%), l’environnement de travail (9,9%) et la politique RSE et les valeurs de la structure (4,2%). Pour notre panel, cette répartition se vérifie toutes générations confondues !
Se faire aider ?
Dernier point que nous avons abordé dans cette petite enquête : celui de l’accompagnement par un professionnel du secteur.
Plus précisément, nous avons demandé aux répondants s’ils envisageaient de se former ou d’être accompagnés par un professionnel du recrutement pour les aider à embaucher ou être recrutés.
Si près de 85% ont répondu non, soit parce qu’ils ne sont pas concernés (50,7%), soit parce que c’est déjà fait (33,8%), 7% vont s’engager dans cette démarche.
Les 8,5% restants sont intéressés, mais ne savent pas à qui s’adresser !
Pour en savoir plus sur les bonnes pratiques de recrutement, n’hésitez à consulter le dossier du Journal du Village des Notaires n°99, dédié au Notaire employeur : réussir ses recrutements
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Notes :
[1] Enquête réalisée en ligne entre mai et août 2023, par un questionnaire en ligne. Nous avons récolté 71 réponses.
Rédaction des Experts du Patrimoine (Village des Notaires)