En allant sur ce terrain, la profession réaffirme ainsi sa place au sein de la société – proche des citoyens, à même de comprendre ses préoccupations – et auprès des pouvoirs publics – car ce contact affirmé comme privilégié lui permet d’être un relai et de soumettre des propositions d’outils juridiques adaptés. Une stratégie judicieuse, quand le notariat, s’il n’est pas totalement fragilisé, a du moins été bousculé ces dernières années par plusieurs transformations.
Loi Macron, divisions avec l’arrivée de nouveaux notaires, start-up et numérique sont autant d’éléments qui sont venus perturber l’écosystème du notariat. Par sa confraternité et la construction de ses institutions, la profession pourrait être vue comme un unique organisme vivant. Or, tout organisme mute pour ne pas disparaître en subissant la sélection naturelle. Pour survivre, l’organisme doit évoluer. Mais, nous sommes d’accord, la survie ne doit pas se faire à n’importe quel prix. Raison pour laquelle provoquer son évolution, pour mieux la contrôler, est essentielle.
La profession a depuis longtemps pris la mesure de l’importance du numérique, et continue à s’intéresser à des outils comme la blockchain, afin de maitriser la technologie avant qu’elle ne devienne, peut-être, un véritable prédateur. Et cette 113ème édition du Congrès, en s’attachant à des problématiques sociales et humaines, permet également de rappeler que le notaire ne se réduit pas à la technicité juridique. En s’interrogeant sur le devenir de l’humanité, la profession peut alors rappeler que les notaires sont eux-mêmes humains, et pas seulement « un exécuteur de tâches, un tamponneur » comme le souligne le président du Congrès Thierry Thomas. Eviter que le notaire ne se robotise, pour qu’il conserve sa place au sein de la société, auprès des justiciables, est donc l’enjeu essentiel.
Pour ce faire, il doit justement se tourner vers l’humain. Les notaires comme ses outils doivent donc évoluer : marketing, communication, relation-client, offres et services... Si ces concepts rebutent certains, ils seront pourtant les armes qui permettront au notaire de faire face à la nouvelle jungle du marché du droit. Car même dans ces perspectives numérisées, automatisées, robotisées, le client reste nalement le centre de l’écosystème du notariat, et sans lequel il ne pourra survivre.
Bonne lecture !
Clarisse Andry
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