Les premiers partenaires d’un notaire sont ses propres confrères. Une démarche intéressante consiste à créer un réseau local pour mettre en place une approche collective et agréger les annonces immobilières des différents offices. Au niveau national, le réseau NCI est un réseau de notaires qui se spécialisent en immobilier, sur le conseil et sur l’acte, et développent leur expertise et leur capacité à l’intermédiation. Le réseau se donne les moyens de faire de la prospection en ligne, alors que moins de cent études en ont aujourd’hui la capacité en France. Il met en outre à disposition une communauté d’entraide, au travers d’une plateforme collaborative pour l’échange de bonnes pratiques, avec notamment un chat et un annuaire, ainsi qu’un logiciel de négociation inclus dans l’adhésion. Des formations sont bien sûr proposées, en partenariat avec l’INAFON, et dans le cadre de son « université », dont la prochaine session aura lieu à Cannes en mars 2020.
Des partenaires pour créer les annonces
Les progiciels notariaux facilitent désormais grandement la mise en place de toutes vos annonces immobilières, à travers la gestion des visites virtuelles et des photos, l’enregistrement des biens conformément aux recommandations Perval / Bien, le calcul automatique des frais d’acte et des émoluments de négociation, ainsi que la localisation précise des biens et leur affichage en mode « Street view ». En complément, des plateformes permettent d’obtenir des précisions pour nourrir et affiner vos offres immobilières. Est-ce un bon emplacement pour une acquisition immobilière ? L’adresse est-elle bien desservie par les transports en commun ? Où se trouve la crèche ou le médecin le plus proche ? Les environs sont-ils bruyants ? L’adresse est-elle exposée à de la pollution électromagnétique ? Le bien immobilier est-il exposé à un risque naturel ? Quelle est la qualité du réseau internet ou mobile de cette adresse ? Etc. Le notaire peut ainsi offrir une description la plus exacte aux acquéreurs/loueurs des biens qu’il met en avant.
Des partenaires pour diffuser ses annonces
Environ 20 % des notaires interrogés par le Journal du Village des Notaires travaillent avec une agence immobilière. Les raisons de le faire sont aussi diverses que les raisons de ne pas le faire : ceux qui pratiquent cette activité mettent en avant la visibilité accrue grâce à la « multiplicité des agences », la « convivialité » de l’accueil dans les agences, mais aussi tout simplement le fait qu’il « s’agit d’acteurs majeurs du secteur » dont il serait dommage de se priver. À l’inverse, ceux qui s’y refusent arguent de la réglementation et de la déontologie de la profession notariale, quand d’autres « n’y voient pas d’intérêt », privilégient leur « liberté » ou bien encore disposent en interne « d’un service de négociation immobilière ».
Une approche intermédiaire consiste à privilégier les sites du type LeBonCoin, ou SeLoger, ou bien, dans un genre plus professionnel, un site comme Immonot, tout particulièrement dédié au monde notarial, qui constitue un portail de qualité vers l’ensemble de l’immobilier notarial. Celui-ci met en ligne plus de 80 000 biens à vendre et à louer, offrant en outre des modalités alternatives de vente à mi-chemin entre la vente classique et la vente aux enchères.
Des partenaires pour constituer le dossier
Plusieurs logiciels permettent désormais aux notaires de se recentrer sur leur fonction de conseil. L’idée centrale étant de réunir le vendeur, l’acquéreur, et les intermédiaires – le notaire et, quand il y a lieu, l’agent immobilier – sur une même plateforme pour éviter à chacun l’attente liée à la transmission de documents papier par courrier. « Grâce à notre plateforme, il devient possible de rédiger un compromis en moins de dix minutes », assure Pierre-André Treillard, cofondateur de Dooxi. Vous déterminez ce qui doit être fait, quels documents pour quelle partie, et vous pouvez informer ou solliciter les intervenants de la vente de façon totalement automatisée. Les parties prenantes remplissent les parties qui les concernent : identification de l’acquéreur et du vendeur, la description du bien, le mode de financement, les professionnels fournissent les documents, et l’ensemble des acteurs peuvent interagir, via la plateforme, notamment en cas de pièces manquantes. Les informations collectées sont automatiquement normalisées afin de simplifier la lecture et de gagner un temps précieux lors de l’importation dans le logiciel de rédaction d’actes. Ces plateformes offrent une visibilité sans pareil sur l’avancement des dossiers en cours et sur les tâches à accomplir afin de vous permettre d’agir au bon moment. Les résultats sont surprenants, puisque les intervenants mettent, en moyenne, 3 jours à fournir l’ensemble des informations requises. Pour développer encore la clientèle, ces plateformes permettent de réaliser des ventes à distance grâce à des solutions de signature électronique accessibles depuis l’étranger.
Des partenaires pour les documents techniques
Pour se faciliter la vie, des prestataires proposent désormais de vous fournir, en un temps record, tous les documents techniques relatifs notamment à l’état des risques et pollutions. Non seulement se les procurer par soi-même prend du temps, mais, en plus, la mise à jour n’est pas toujours garantie.
Des partenaires pour la gérance immobilière
Parmi les perspectives de développement de l’activité immobilière notariale, la gérance est un élément souvent sous-estimé. Pourtant, des logiciels très efficaces permettent de baliser toute la chaîne d’activités qui permettent de se lancer dans ce domaine : les calculs des loyers au prorata, les appels de loyers, les encaissements et les paiements bien sûr, les relances, les révisions et renouvellements des baux, les départs des locataires, la publicité, la gestion des charges, les projets de déclaration des revenus fonciers, mais aussi l’ensemble des tâches annexes, qui peuvent être très chronophages, comme les quittances CAF, la gestion des factures fournisseurs, des assurances et des contrats d’entretien.
Jordan Belgrave
Article initialement publié dans le Journal du Village des Notaires n°76