Le laboratoire, composé d’une quinzaine de diplômés notaires, a souligné le caractère engagé de l’association, portant 3 valeurs que sont l’unité, la diversité et la solidarité. Chacun des membres en est l’ambassadeur et met sa créativité au service de la profession, pour inciter à la solidarité et favoriser l’ouverture du notariat.
Rétrospective des travaux de LAB Notaire
Un bilan des travaux réalisés depuis le lancement de l’association, en septembre 2021, a pu être réalisé. Parmi les points saillants de cette première année d’action, elle a notamment organisé plusieurs événements interprofessionnels avec avocats et experts-comptables, dont une table ronde sur la société pluripersonnelle d’exercice (SPE). L’objectif ? Apporter des solutions communes au service de leurs clients.
Sa participation au Conseil du coin a aussi témoigné de ses objectifs premiers, à savoir la présentation régulière du métier de notaire aux plus jeunes. Pour développer le mentorat, la plateforme My Job Glasses a été créée, pour mettre en relation des professionnels et des étudiants. Chaque membre a ainsi pu échanger avec une dizaine d’étudiants et répondre à leurs questions. LAB Notaire dit ainsi vouloir « s’attaquer aux plus jeunes pour faire naître des vocations dès le berceau ». À ce titre, la commission Œuvres sociales a pu présenter le livre Quand je serai grand je serai notaire , destiné aux enfants en école primaire, et qui sera publié début décembre 2022. Ce premier tome est consacré à la vente immobilière, abordée de manière pédagogique sous ses différents aspects. ll donne la possibilité à l’enfant lecteur d’obtenir son diplôme de « petit notaire ».
Autre objectif du laboratoire, sensibiliser la profession de manière ludique, comme elle a pu le faire au sujet des enjeux climatiques, avec la mise en place d’un jeu concours sur le thème de l’écologie. Un autre temps fort a été le 118e Congrès des Notaires à Marseille, où l’association était présente et a pu constater un véritable engouement des notaires et des collaborateurs quant à sa création.
Mais le temps était aussi au recensement des obstacles rencontrés, que le LAB a tenté tant bien que mal de contrer grâce à la méthode agile pour réagir et s’adapter rapidement aux évolutions de la profession. Faute de moyens humains et de temps, la commission relative à la création des offices et l’incubateur n’ont pu perdurer. L’association a aussi pu déplorer le fait que certains étudiants voulant rejoindre le LAB n’avaient pu le faire, les statuts ne prévoyant l’adhésion que des diplômés notaires. La création d’un statut « apprenti du LAB » devrait bientôt voir le jour pour corriger cette lacune statutaire et ouvrir l’association aux milieux étudiants.
Perspectives de LAB Notaire : une plateforme patrimoniale prometteuse
La commission numérique travaille à la création d’une plateforme patrimoniale très attendue dont l’utilité et le fonctionnement ont pu être détaillés. L’idée de cette plateforme est née avant la création de LAB Notaire, lors de la rencontre de la jeunesse notariale, en 2017. Une fois ces jeunes notaires diplômés et installés dans la profession, la lourdeur de leurs tâches administratives et, partant, la limitation du temps consacré à la relation client ont fait consensus. Lorsque la succession n’a pas été anticipée, le notaire doit faire face à un travail colossal de rassemblement de pièces. La plus-value du notariat n’étant pas dans pas dans la récolte de pièces administratives mais dans l’expertise et l’accompagnement, la nécessité de remédier à cette lourdeur administrative s’est imposée.
Un sondage mené par le LAB sur un panel de 300 personnes de tous horizons est sans appel :
- 43 % stockent leurs actes notariés dans un tiroir de bureau ;
- 41 % stockent leurs mots de passe dans leur téléphone ;
- 58 % estiment que leurs données ne sont pas en sécurité ;
- 60 % craignent une perte de données ;
- 64 % ne savent pas où se trouvent les documents de leurs proches ;
- 89 % pensent qu’un outil de stockage serait utile en cas de survenance d’une incapacité de leur proche ;
- 48,7 % craignent avant tout les formalités dans une succession ;
- 58 % iraient plus souvent voir leur notaire pour une consultation patrimoniale si tout était centralisé et 91 % sont favorables au développement d’une telle innovation.
Cette fameuse plateforme patrimoniale ultrasécurisée a donc pour objectif de « délivrer les notaires de cette récolte de paperasse ». Le client pourra y stocker tous les documents dont le professionnel pourrait avoir besoin (actes notariés, assurance-vie, reconnaissance de dette, etc.), évitant ainsi les pertes. Il pourra aussi y renseigner sa situation patrimoniale et solliciter une consultation de gestion patrimoniale par un notaire. Un accès à la base BIEN lui serait donné pour qu’il puisse régulièrement revaloriser son patrimoine. En fonction de ces mises à jour et grâce à un système d’alertes, la plateforme pourrait alors lui suggérer la réalisation de nouveaux actes.
La clé de voûte de la plateforme est une utilisation en deux temps. Du vivant, d’abord : le notaire proposera à ses clients le téléversement d’actes et un accès gratuit pendant 1 an, pour enraciner de nouvelles habitudes chez les Français. La plateforme fonctionnerait ensuite avec un système d’abonnement. Au décès, ensuite : le notaire y intégrera l’acte de décès et aura directement accès à toutes les données entrées de son vivant par le défunt. Il pourra aussi résilier les comptes en ligne du défunt, ses adresses mails, ses réseaux sociaux, etc. Une autre révolution est donc en marche : celle du traitement de la mort numérique, afin de réduire l’empreinte carbone du défunt. Et, pourquoi pas, évoluer vers la rédaction d’un testament « tout numérique » ? Pour assurer la sécurité de la plateforme sera utilisée l’identification numérique en cours de développement par le notariat.
3 mots d’ordre, donc : proximité, simplicité et sécurité. L’objectif étant que, à l’avenir, tout un chacun ait sa plateforme patrimoniale, à l’instar, par exemple, de son application bancaire. Signe supplémentaire de sa volonté de « faire bouger les lignes », le LAB Notaire a choisi pour cette plateforme un mode de financement peu usuel dans le notariat, à savoir
le crowdfunding .
Alix Germain
Pour la Rédaction