Bienvenue sur le site des Experts du patrimoine

Site de référence d’information juridique pour tout ce qui concerne les problématiques patrimoniales Notaires, professionnels de l’immobilier, de la gestion de patrimoine, de la banque, des finances et de l’assurance vous disent tout !

Nouveau !

Devenez auteur !

Retrouvez aussi l’actualité des legs et donations / rubrique associations

+ management des offices
Conséquences de la trêve hivernale pour les locataires et bailleurs

Conséquences de la trêve hivernale pour les locataires et bailleurs

La loi du 24 mars 2014 pour l’accès au logement et un urbanisme rénové [1], dite « loi ALUR », a fixé l’étendue de la trêve hivernale du 1er novembre au 31 mars de chaque année. Pendant ces 5 mois qui sont censés être les plus froids de l’année, cette mesure protège les locataires de l’expulsion de leur logement, quel qu’en soit le motif. Que vous soyez locataire ou propriétaire, la Rédaction vous rappelle vos droits durant cette période.

Le principe : ni expulsions locatives, ni coupures d’énergie

La trêve hivernale a pour conséquence la suspension des procédures d’expulsion locative. En cas de loyers ou factures d’énergie impayés ou de défaut d’assurance, ou encore s’ils sont à l’origine de troubles anormaux du voisinage, les locataires ne peuvent donc être expulsés de leur logement durant cette période. L’article L412-6 du code des procédures civiles d’exécution dispose ainsi que « Nonobstant toute décision d’expulsion passée en force de chose jugée [...], il est sursis à toute mesure d’expulsion non exécutée à la date du 1er novembre de chaque année jusqu’au 31 mars de l’année suivante. »

Pour lutter contre la précarité énergétique, ce principe a été étendu aux coupures d’énergie, ce qui signifie qu’ils ne peuvent pas non plus se voir privés d’électricité, de gaz ni d’eau courante, quand bien même ils n’auraient pas payé leurs factures. À noter que cette interdiction vaut aussi pour les fournisseurs d’énergie qui, s’ils ne peuvent couper l’électricité ou le gaz du logement occupé par le locataire, peuvent cependant procéder à une réduction de puissance pour les consommateurs non bénéficiaires du chèque énergie.

La trêve n’empêche pas, néanmoins, les bailleurs d’agir puisqu’ils peuvent bien saisir le juge aux fins d’engager une procédure pour expulsion, l’expulsion étant simplement reportée après la fin de cette période, le cas échéant.

Le propriétaire qui agit en méconnaissance de la trêve hivernale pour expulser ou faire expulser un locataire se rend coupable d’un délit et encourt des peines pouvant aller jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende. S’il procède à une coupure d’énergie, le locataire peut porter plainte contre lui.

L’exception : autorisation de certaines expulsions

Cela étant, le principe de sursis aux mesures d’expulsion pendant la trêve hivernale souffre plusieurs exceptions qui autorisent, et ce dans des contextes bien particuliers, l’expulsion :

  • des squatteurs entrés par voie de fait dans le logement [2], qu’il s’agisse d’une résidence principale ou secondaire, facilitée il y a peu par une nouvelle loi « anti-squats » [3] ;
  • des conjoints, partenaires pacsés et concubins violents du domicile conjugal ordonnée par le juge aux affaires familiales [4] ;
  • et des locataires dont le relogement est assuré dans des conditions suffisantes respectant l’unité et les besoins de la famille [5].

Précisons que les locataires dont le logement se situe dans un immeuble faisant l’objet d’un arrêté péril peuvent être contraints par le maire d’évacuer l’immeuble en cas de péril grave et imminent [6], cette mesure de police administrative étant distincte de l’expulsion ordonnée par le juge.


Notes :

[1L. n° 2014-366, 24 mars 2014, JO 26 mars, pour l’accès au logement et un urbanisme rénové.

[3L. n° 2020-1525, 7 déc. 2020, JO 8 déc., d’accélération et de simplification de l’action publique.

  • Conséquences de la trêve hivernale pour les locataires et bailleurs

Commenter cet article

Vous pouvez lancer ou suivre une discussion liée à cet article en cliquant et rédigeant votre commentaire. Votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé. Nous ne publions pas de commentaires diffamants, publicitaires ou agressant un autre intervenant.

A lire aussi dans la même rubrique :

Meublés de tourisme et réglementation : guide pratique pour les élus locaux (et les autres)

Comme le rappelle la feuille de route État-collectivités sur les meublés de tourisme adoptée en février 2021, les meublés de tourisme sont des appartements, studios meublés, villas, offerts à la location à une clientèle de passage. Régis notamment par (...)

Lire la suite ...

Performance énergétique et DPE : un nouveau « gros dossier » pour les notaires

Village des notaires : Existe-t-il aujourd’hui des données sur le niveau moyen de performance énergétique des logements ? Thierry Delesalle : La question est moins simple qu’il n’y paraît ! L’INSEE a publié des chiffres et fait l’évaluation du parc (...)

Lire la suite ...

Quel rôle pour le notaire en matière de constructions sauvages en zones agricoles, naturelles et forestières ?

Face à ce constat alarmant, le gouvernement s’est engagé dans la lutte contre l’artificialisation des sols. De ce fait, la loi climat et résilience du 22 août 2021 [11], a inscrit la lutte contre l’artificialisation des sols dans les principes généraux (...)

Lire la suite ...

Logement : 30 propositions (toujours) inspirantes pour les présidentielles

Si les questions liées à l’habitat ne sont pas complètement ignorées par les candidats à la présidentielle 2022 [22], il n’en reste pas moins que les propositions formulées ne sont, pour l’instant, pas à la hauteur des attentes. Comme le disent les (...)

Lire la suite ...