Bienvenue sur le site des Experts du patrimoine

Site de référence d’information juridique pour tout ce qui concerne les problématiques patrimoniales Notaires, professionnels de l’immobilier, de la gestion de patrimoine, de la banque, des finances et de l’assurance vous disent tout !

Nouveau !

Devenez auteur !

Retrouvez aussi l’actualité des legs et donations / rubrique associations

+ management des offices
Interview de Philippe Glaudet, président du Syndicat national de Notaires

Interview de Philippe Glaudet, président du Syndicat national de Notaires

Quelles sont, encore aujourd’hui, les craintes par rapport à l’interprofessionnalité ?  

La première crainte avec l’interprofessionnalité est que notre spécificité ne soit, sinon pas reconnue, du moins mélangée, et que l’on perde ce qui fait notre véritable personnalité. La seconde raison, pour les professionnels particulièrement craintifs, est la peur que certains notaires intègrent des structures beaucoup plus importantes et deviennent dépendants économiquement. Face à ces craintes, le message serait plutôt : « Faisons de l’interprofessionnalité, mais restons notaire ». Pour moi, l’interprofessionnalité est l’usage intelligent de l’ensemble des spécificités de chacun. 

Aujourd’hui, peu de notaires y ont finalement réfléchi. Il n’y a donc pas de danger immédiat. Ceci étant, l’une des craintes peut aussi venir du fait que des notaires en difficulté économique, ne serait-ce que les nouveaux notaires – certains marchent très bien, mais d’autres moins bien – ne se « vendent » au cours d’une association pluriprofessionnelle. 

Les jeunes notaires et les nouveaux installants sont-ils d’ailleurs plus ouverts à l’interprofessionnalité ?  

Jusqu’à présent nous constatons peu de retombées, tout simplement parce qu’ils s’installent. Aujourd’hui, leur souci principal est d’exister. Après un certain temps, ces nouveaux notaires réaliseront un bilan et se poseront ce type de questions. L’impact des nouveaux notaires n’est pas totalement mesurable aujourd’hui, d’autant plus qu’une nouvelle série d’installations arrive et je crains que ce soit au détriment des précédents tirés au sort, plutôt que des notaires existants.

Vous organisez un colloque sur cette thématique le 8 juillet, avec l’Association des avocats conseil d’entreprises, l’Institut français des experts-comptables et des commissaires aux comptes et la Compagnie nationale des conseils en propriété intellectuels. Comment va se dérouler cette journée ?  

Le colloque sera découpé en quatre temps. Le premier sera l’intervention du professeur Simon de Charentenay, qui présentera l’aspect sociétal de l’enjeu de l’interprofessionnalité. Il considère en effet qu’elle est nécessaire, et qu’elle répond à l’intérêt des professions. Il y aura ensuite un compte-rendu des expériences actuelles d’interprofessionnalité, qui concernent autant des petites structures que des structures plus importantes. Puis l’après midi sera divisé en plusieurs ateliers. L’un d’eux sera, de façon assez classique, sur les bonnes pratiques, et évoquera les structures, la déontologie, le secret, et des questions très notariales. Il y aura également un atelier concernant l’impact de l’interprofessionnalité sur la performance globale et le RSE de l’entreprise, un troisième sur le Dream design - qui est, aujourd’hui, un concept qui concerne plus l’avocat que le notaire -, et enfin un au cours duquel nous parlerons de la blockchain, qui est un sujet qui peut être très notarial et sur lequel nous travaillons actuellement. 

La journée se terminera pas une synthèse de ces travaux, qui sera notamment réalisée par Pierre Berlioz, actuel directeur de l’Ecole de formation du Barreau de Paris et qui a participé à la rédaction des textes sur lesquels nous allons travaillés.
 
L’interprofessionnalité a donc un intérêt pour les professions, mais également pour les clients des professionnels ?

Oui, tout à fait. Le concept de l’interprofessionnalité est d’avoir un « full service », afin que le client puisse trouver en un même endroit des compétences différentes et complémentaires. Parce que l’interprofessionalité est véritablement l’idée de complémentarité, et pas celle du juriste unique. C’est donc aussi dans l’intérêt du client. 

Quel premier conseil donneriez-vous à des notaires qui souhaiteraient se lancer dans l’interprofessionnalité ?  

Pour ce conseil, je vais reprendre la formule de Philippe Pierre, qui était notre rapporteur de synthèse lors de notre congrès de Saint-Pétersbourg, au cours duquel nous avons parlé de l’interprofessionnalité : « Mes chers confrères, n’ayez pas peur, mais soyez vigilants sur le sujet ».

Propos recueillis par Clarisse Andry

Article initialement publié dans le Journal du Village des Notaires n°76

  • Interview de Philippe Glaudet, président du Syndicat national de Notaires

Commenter cet article

Vous pouvez lancer ou suivre une discussion liée à cet article en cliquant et rédigeant votre commentaire. Votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé. Nous ne publions pas de commentaires diffamants, publicitaires ou agressant un autre intervenant.

A lire aussi dans la même rubrique :

Les Notaires d’Europe publie un manifeste à l’occasion des élections européennes

Les élections européennes arrivent à un tournant pour l’Union européenne qui doit d’urgence renouer le contact avec ses citoyens et représenter leurs intérêts. Dans cette perspective, le CNUE a identifié cinq grandes thématiques dans ses domaines (...)

Lire la suite ...

Débat public sur les territoires : les notaires entrent dans la danse

Celui-ci doit permettre aux 14 000 notaires de rassembler leurs expertises dans l’évolution des enjeux territoriaux, enrichies par les réflexions de personnalités extérieures invitées pour l’occasion. Il est principalement financé par le Conseil (...)

Lire la suite ...

Le notariat en milieu rural

Si certains notaires ne voient « aucun avantage » à travailler en milieu rural, l’immense majorité de ceux qui ont répondu à notre enquête sur le sujet trouvent une ou plusieurs qualités à exercer dans ce type de territoire. Le thème le plus récurrent est (...)

Lire la suite ...

Interview de Philippe Laveix, notaire et président du réseau Jurisvin

Quelles sont les spécificités du notaire qui exerce dans le milieu viticole ? Il est indispensable que le notaire exerçant dans le milieu viticole maitrise l’environnement et connaisse, dans la mesure du possible, la réalité des entreprises (...)

Lire la suite ...