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[INTERVIEW] Maître Jean Auvolat : « L'engagement associatif, c'est un véritable don de soi »

[INTERVIEW] Maître Jean Auvolat : « L’engagement associatif, c’est un véritable don de soi »

Maître Jean Auvolat est président de la Fondation des notaires engagés du Rhône depuis 2022. Cette fondation, hébergée par la Fondation de France, soutient activement le tissu associatif du département en organisant des appels à projets annuels. La Rédaction du Journal du Village des Notaires souhaité faire un retour d’expérience sur ses trois années de présidence et en savoir plus sur le sens qu’il donne à l’engagement.

Maître Auvolat, pourquoi êtes-vous devenu président de la Fondation des notaires engagés du Rhône ?

J.A. : Je suis notaire associé depuis dix ans à Craponne, dans l’Ouest Lyonnais, où j’exerce aux côtés de deux associés et d’une douzaine de collaborateurs. Notre Office pratique un notariat très classique.

Au fil des années, j’ai mesuré à quel point notre profession était un observateur privilégié des parcours de vie de nos concitoyens. Nous sommes à leurs côtés dans les moments clés de leur existence et constatons aussi les défis auxquels ils peuvent être confrontés.

Cette qualité de « confesseurs des cœurs » et la proximité que nous entretenons avec eux, nous donne une responsabilité supplémentaire : celle d’agir dans la cité lorsque cela est possible.

À titre personnel, j’avais déjà un intérêt pour le monde philanthropique et, lors d’échanges avec la Fondation de France, l’idée de structurer mon engagement personnel en un engagement collectif a germé. J’ai présenté cette initiative à la Chambre des Notaires du Rhône, qui m’a encouragé et m’a aidé à mobiliser mes confrères autour de ce projet.

La Fondation des Notaires Engagés du Rhône est ainsi née en novembre 2022. J’en assure la présidence avec une équipe de confrères engagés, qui partagent cette volonté d’ancrer notre profession dans une démarche solidaire durable.

Selon vous, quelles sont les compétences ou aptitudes requises pour être président d’une association ?

J.A. : Il me semble essentiel d’être à l’écoute et de savoir fédérer autour d’une vision commune.

Une association ou une fondation repose avant tout sur une dynamique collective, où chacun contribue selon ses compétences et ses disponibilités.

Gérer une fondation implique aussi une certaine rigueur et une approche structurée des projets soutenus.Mes fonctions de chef d’entreprise m’aident beaucoup.

Nous avons la chance de rencontrer de nombreuses associations et nous devons nous assurer que les projets sélectionnés correspondent à notre cahier des charges. Cela demande une vision pragmatique et un engagement sur le long terme.

Aujourd’hui, alors que les financements publics deviennent plus incertains, les fondations privées ont un rôle à jouer pour compléter les dispositifs existants et venir en appui des initiatives locales.

Nous avons voulu que la Fondation des Notaires Engagés du Rhône soit un acteur de proximité, capable d’apporter un soutien efficace aux associations qui œuvrent sur le terrain.

Est-ce que vous avez eu des périodes de doute et comment vous les avez gérées ?

J.A. : Comme dans tout projet, il y a eu des moments de questionnement. Heureusement, nous avons pu nous appuyer sur la Chambre des Notaires du Rhône et la Fondation de France, qui nous accompagne au quotidien sur les aspects administratifs et logistiques.

Leur expertise a été précieuse pour nous aider à structurer la fondation et à franchir les étapes nécessaires à son bon fonctionnement.

Nous avançons avec réalisme, en nous assurant que nos actions restent fidèles aux valeurs de la profession et aux attentes des associations que nous soutenons.

Le bénévolat peut être exigeant et chronophage. Comment le conciliez-vous avec votre activité professionnelle ?

J.A. : De manière générale, nous avons mis en place une organisation fluide et efficace, qui nous permet d’assurer le suivi de la fondation sans empiéter sur nos obligations professionnelles. Le bureau de la fondation se réunit une fois par trimestre, en présentiel ou en visioconférence.

Nous échangeons aussi régulièrement avec nos instances et confrères, notamment lors de la définition du thème annuel de l’appel à projets.

Plus personnellement, je consacre à la fondation environ une à deux heures par semaine, principalement sur des créneaux aménagés, et nous nous répartissons les tâches entre les membres du bureau. Cette organisation nous permet d’être efficaces sans que l’engagement devienne trop une contrainte pour moi.

Votre engagement a-t-il changé votre perspective sur la vie ou sur les relations interpersonnelles ?

J.A. : Notre rôle, en tant que fondation, est avant tout d’accompagner financièrement les associations qui agissent sur le terrain. Ce sont elles qui font le travail essentiel, qui développent des projets et qui transforment la vie des bénéficiaires.

Chaque année, nous approfondissons notre compréhension des enjeux liés aux causes que nous soutenons.En 2025, avec notre thématique « Aidons les aidants », j’ai pris conscience avec humilité de l’ampleur du défi auquel sont confrontées ces personnes qui accompagnent un proche en perte d’autonomie.

Cette immersion nous permet de mieux comprendre certaines réalités sociales et d’adapter notre action en conséquence.

Pouvez-vous nous parler de votre campagne 2025 « Aidons les aidants » ?

J.A. : Nous sommes l’une des rares fondations à organiser des appels à candidatures annuels.

Cette année nous avons choisi de travailler sur le thème des aidants ce qui est de fait, très lié à notre activité professionnelles.

Notre appel à candidatures a été lancé le 1ᵉʳ janvier et va s’achever le 31 mars 2025. Nous avons reçu à ce jour près de 80 dossiers, qui seront analysés et permettront à mes confrères du Rhône de désigner par un vote, les trois lauréats rhodaniens.

Cette année, nous avons dédié une enveloppe de 80 000,00 euros à ce thème, avec une attention particulière aux petites structures locales. Nous souhaitons aussi que les actions sélectionnées puissent bénéficier à la fois aux zones urbaines et aux territoires ruraux, où l’isolement des aidants est un défi majeur.

Pour rappel, notre financement est assuré grâce au versement d’un euro par acte signé au sein des deux cent cinquante études de notre département. Ce versement ouvre droit à une déduction fiscale pour les offices et est totalement neutre pour les clients.

Les notaires sont au « cœur de la cité ». Que recommandez-vous à un confrère notaire qui déciderait de s’impliquer dans une démarche associative ?

J.A. : On ne juge pas un homme par ses occupations, mais par ses actions. L’engagement dans une association ou une fondation est avant tout une démarche personnelle, qui doit être en accord avec ses valeurs.

Un notaire qui souhaiterait s’impliquer peut commencer par se renseigner auprès de sa Chambre et voir quelles initiatives existent déjà. S’il souhaite créer un mouvement similaire au nôtre, nous sommes à sa disposition pour partager notre savoir-faire et notre retour d’expérience.

Je pense que l’engagement des notaires et de leurs offices dans la cité sera un enjeu de demain.
Tant au regard d’une nouvelle génération de collaborateurs en quête de sens que des démarches RSE qui vont bousculer notre management, mes confrères devront inévitablement se poser la question de leur engagement citoyen.

Ils peuvent également commencer cette démarche en s’intéressant à l’écosystème associatif qui gravite autour de leur lieu de résidence en identifiant notamment des structures en recherche de soutiens financiers, comme mes confrères le font dans le Rhône via notre fondation.

Le danger de la notoriété ne serait-il pas de nourrir l’ego ?

J.A. : Ce qui compte, c’est la pérennité de la fondation et son utilité pour les associations.
Les notaires qui travaillent avec moi dans la Fondation le font avant tout pour la profession et son image.

Le travail collectif est ce qui permet à ce projet d’exister et d’évoluer dans le temps. En ce sens, la présidence de la fondation a vocation à tourner régulièrement et c’est dans cette dynamique que nous avons conçu les valeurs de notre fondation. L’objectif est qu’elle continue au-delà des personnes qui l’animent aujourd’hui, dans un esprit de transmission et d’engagement durable.

Pour ma part, je continuerai mon engagement envers la fondation mais m’orienterai vers de nouveaux projets et de nouveaux défis.

Vous pouvez également retrouver cet entretien en page 32 du n°107 du Journal du Village des Notaires.

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